Reconnaissance de l'Etat de Palestine : un geste historique… ou trop tardif...
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La décision, cette semaine, de plusieurs puissances occidentales de reconnaître l’État palestinien aurait pu être saluée comme un moment fondateur de l’histoire contemporaine. Coordonnée, annoncée presque à l’unisson, elle semble vouloir marquer un jalon décisif dans un conflit qui déchire le Moyen-Orient depuis plus de sept décennies. Pourtant, entre portée symbolique et impuissance concrète, ce geste soulève un dilemme : s’agit-il d’un acte qui marque l’Histoire, ou d’une occasion manquée par son caractère tardif ? Une reconnaissance longtemps attendue et surtout différée pour moult motifs plus ou moins compréhensibles.
Depuis la proclamation de l’État de Palestine par l’OLP en 1988 sur instance des pays arabes les plus avertis avec en tête le Maroc, marquant le passage d'une lutte armée au bord du terrorisme à une entité fiable, un interlocuteur et partenaire politique, plus de 140 pays, essentiellement du Sud global, ont franchi le pas de la reconnaissance. Ce sont les puissances occidentales, et en particulier européennes, qui ont tardé à s’aligner. Or, leur poids politique, diplomatique et financier aurait pu, dans les années 1990 ou 2000, peser sur les négociations alors menées tambour battant et donner corps à la solution à deux États, portée par les Accords d’Oslo.
En choisissant d’agir aujourd’hui, dans un contexte où la perspective d’un État palestinien viable paraît plus lointaine que jamais, beaucoup de données ayant bougé sur le terrain, les puissances occidentales semblent reconnaître davantage la cause légitime d'un peuple qu’elles ne la rendent effective. Les accords d'Oslo ont été contournés et ne valent aujourd'hui plus rien. Alors reste le Le poids du symbole de la reconnaissance.
Il serait toutefois réducteur de minimiser la portée de ce geste. Dans l’arène diplomatique, la reconnaissance officielle pourrait être une arme symbolique majeure : elle confèrerait une légitimité supplémentaire à la Palestine, renforcerait ses positions dans les instances internationales et créerait un précédent politique. Pour Israël, c’est un message clair : la patience de ses alliés traditionnels s’est peut être érodée face à l’impasse du statu quo et à la poursuite des implantations des colonies notamment.
Mais hélas force est de constater qu'il s'agit aussi d'une action qui révèle l’impuissance occidentale.
Au-delà du symbole, la réalité demeure crue : la reconnaissance ne change rien à la situation sur le terrain. Gaza reste assiégée, la Cisjordanie morcelée, et Jérusalem-Est sous tension permanente.
Sans mécanismes coercitifs, sans pressions économiques ou diplomatiques, ces annonces risquent de demeurer un signal moral plus qu’un instrument de transformation. En d’autres termes, l’Occident écrit une déclaration dans l’Histoire, mais sans véritable prise sur son cours alors que ce sont les décisions de ce même occident qui sont à l'origine de la situation plus que dramatique dans la région.
Alors de quoi parleront nous après que le temps aura fait ses effets. L'occident aurait il Marquer ou manquer l’Histoire ?
La reconnaissance de l’État palestinien par ces puissances occidentales restera tout de même une étape diplomatique importante, mais également révélatrice d’un paradoxe : elle arrive au moment où la solution qu’elle devait consacrer semble plus éloignée que jamais. Marquer l’Histoire, c’est agir quand l’action peut changer le destin des peuples. La manquer, c’est se contenter de constater, trop tard, ce que l’Histoire a déjà décidé.
L’ambiguïté est là il s'agit d'un geste lourd de symboles mais faible en effets concrets, et surtout, un rendez-vous probablement trop tardif pour avoir la portée historique qu’il aurait eue deux ou trois décennies plus tôt.
Reste alors de s'adresser aux palestiniens eux mêmes: Les 36 milles factions guerrières acquises à des causes et des idéologies peu recommandables devraient cesser leur jeu néfaste et tous et toutes devraient s'aligner autour d'une ligne intelligente et réalisable. Les palestiniens devraient saisir l'occasion avec pragmatisme et surtout indépendance dans leur façon de comprendre, de voir et d'agir. C'est peut être là la condition pour que ces reconnaissances puissent peser sur le cours de l'histoire.
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L’ONU à 80 ans vacille entre idéal fondateur et impuissance tragique...
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Comme chaque année, fin septembre, l’ouverture de l’Assemblée Générale se veut solennelle, et l’on dit souvent historique. Mais le monde est-il vraiment ici réuni pour décider de son avenir ? Est-ce bien dans ce hall que se prennent les décisions qui comptent ? Comme à chaque fois, il revient au Secrétaire général de dresser les constats et de faire le bilan.
Devant l’Assemblée générale réunie à New York, le Secrétaire général des Nations Unies a une fois encore rappelé avec gravité le sens premier de l’Organisation, née il y a 80 ans comme rempart contre le chaos, la guerre et la barbarie. L’ONU, a-t-il insisté, n’a jamais été un idéal abstrait, mais un outil pragmatique pour préserver la survie de l’humanité grâce à trois piliers : la coopération, le droit et la paix. Mais le ton, les mots et la mimique du vaillant secrétaire général ne laissent aucun doute : il est impuissant et son organisation agonise. On sent qu’il est lui-même affecté par le diagnostic sombre qu’il dresse sur notre époque.
À ce rappel fondateur a succédé un constat implacable : les principes de la Charte des Nations unies sont de plus en plus bafoués. Guerres, invasions, famines et crises climatiques se multiplient. Du Soudan à l’Ukraine, de Gaza au Sahel, au cœur de l’Afrique, les conflits s’enracinent et s’enlisent, presque sans lueur d’espoir d’un règlement équitable. Cela marquera des générations entières. Les cicatrices profondes ne s’effaceront pas de sitôt. La vérité et la dignité humaine sont instrumentalisées, tandis que les fractures sociales et environnementales s’aggravent.
Dans une tonalité mêlant lucidité et inquiétude, le Secrétaire général a posé la question qui sous-tend tout son discours : **« Quel monde allons-nous choisir ? »**
Puis il s’est lancé dans un discours plus diplomatiquement convenable, teinté d’un brin d’optimisme. Fidèle à son rôle, il a développé cinq choix cruciaux pour l’avenir. Sera-t-il entendu ? Il sait pertinemment que non.
1. **La paix ancrée dans le droit international.**
Il a appelé à condamner les violations de la Charte et l’impunité des agresseurs. Il a plaidé pour des cessez-le-feu, la fin des ingérences extérieures et une réforme du Conseil de Sécurité. Mais dès le soir même, des bombes tomberont encore, des corps d’innocents joncheront le sol.
2. **Les droits humains comme socle de la paix.**
L’égalité, la dignité et la justice sociale ont été placées au cœur du discours. Mais sommes-nous vraiment égaux devant le droit ? Qui y croit encore ?
3. **La justice climatique.**
Fatigué, le vieil homme a rappelé l’urgence d’accélérer la transition énergétique, dénonçant les subventions aux énergies fossiles et soulignant les besoins financiers colossaux du Sud : 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2035. Mais que vaut ce mot « juste » dans un monde où le président de la première puissance scientifique, économique et militaire dénonce les énergies renouvelables comme une «arnaque» ? Qui croire alors ?
4. **La technologie au service de l’humanité.**
L’intelligence artificielle a été évoquée comme un défi majeur : promesse d’innovation, mais aussi risque d’armes autonomes, de surveillance de masse et de nouvelles fractures numériques. Il a réclamé un cadre universel de gouvernance. Mais qui le respectera, sinon les mêmes qui respectent déjà les règles ?
5. **Renforcer l’ONU pour le XXIe siècle.**
Le Secrétaire général a dénoncé le déséquilibre criant entre dépenses militaires et investissements pour la paix, appelant à un multilatéralisme rénové et efficace. Mais dans ce hall conçu pour rassembler l’humanité autour de valeurs universelles, qui écoute encore ? Le multilatéralisme n’est-il pas en train de mourir de sa belle mort, puisque les grands n’en veulent plus ?
Le style du discours se voulait solennel et mobilisateur. Les mots étaient minutieusement choisis : impunité, chaos, famine, horreurs. Les questions rhétoriques et oppositions binaires (« force brute ou lois ? », « droit du plus fort ou droits universels ? ») ont rythmé son allocution. Par le « nous » collectif, António Guterres a rappelé le préambule de la Charte : « Nous, peuples des Nations Unies ».
Mais, tel un sage fatigué, il a surtout esquissé une feuille de route politique et morale. En homme lucide, il sait que son discours ne changera rien. Il aura fait son devoir. Il se dédouane.
Ce discours à qui seules des larmes ont manqué, n’était pas seulement un bilan, mais un appel à l’action. Il visait à réaffirmer le rôle central de l’ONU et à souligner que les défis de notre temps: guerres, climat, intelligence artificielle, droits humains, dépassent les frontières.
En filigrane, le message central est clair : **revitaliser le multilatéralisme n’est pas une option idéologique, mais une nécessité vitale**. Mais vitale pour qui ?
Face à la fragmentation du monde, l’ONU veut redevenir la voix de l’unité et de l’espérance. Mais à qui s’adresse ce message, sinon aux puissants qui n'écoutent plus depuis longtemps ? Le reste du monde applaudira. Les générations futures jugeront.
« Le machin », comme l’appelait déjà De Gaulle, n’a jamais semblé aussi impuissant.
Maintenant place aux beaux discours de ceux présents. Des discours savamment écrit pas des scribes et "joués" par quelques acteurs et beaucoup de comparses. En tous cas rendez vous l'an prochain sans doute avec davantage d'injustices, de malheurs, de non droit, de drames et de morts pour rien.
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« Paix et retour dans la dignité » : un collectif sahraoui appelle au retour volontaire vers le Maroc...
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Fondé en juin 2025 à Nouadhibou par des Sahraouis établis en Mauritanie, en Europe et dans les camps de Tindouf en Algérie, un collectif baptisé *« Paix et retour dans la dignité »* vise à promouvoir le retour volontaire des "réfugiés" vers le Maroc. Sous la présidence d'un dénommé **Badi Abdelaziz**, se disant ancien cadre militaire séparatiste devenu opposant au Front Polisario, ce groupe a lancé en septembre 2025 un appel aux autorités marocaines afin de faciliter le rapatriement des Sahraouis, dans des conditions sûres et dignes. Cette initiative, relayée par la presse marocaine, reste discrète dans les médias du pays voisin et de son proxy pour des raisons évidentes.
Le collectif dénonce les « conditions difficiles » et « inhumaines » que subissent les populations dans les camps de Tindouf, pointant une gestion oppressante du Front Polisario et appelant à des garanties de sécurité et de dignité pour ceux qui souhaitent rentrer. Cette démarche met en lumière à la fois des préoccupations humanitaires véhiculées par plusieurs ONG d'ailleurs et des voix sahraouies internes qui cherchent à s’affranchir des structures dominantes (Front Polisario et autorités militaires algériennes). L’enjeu est donc tant humanitaire que politique.
Selon **Badi Abdelaziz**, l’initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de l’ambassadeur marocain à l’ONU, Omar Hilale, qui a rappelé voilà quelque temps que le retour des réfugiés nécessite un recensement officiel, point crucial exigé depuis des années par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) et qui n’a jamais été fait, empêché par la junte militaire d’Alger. Le recensement est perçu comme une condition préalable pour identifier les prétendants au retour. Les séquestrés de Tindouf ne sont pas tous originaires de la région comme chacun le sait. Le collectif cherche donc à garantir un retour transparent et respectueux des droits, tout en remettant en question la tutelle politique du Polisario sur les camps.
Il faut dire que la population est lasse des conditions difficiles et se rend chaque jour un peu plus compte des mensonges propagandistes. Elle prend de plus en plus conscience de son exploitation par les séparatistes du Polisario pour des contingences très loin du discours officiel. Les agences onusiennes, dans leur **Sahrawi Refugees Response Plan 2024-2025**, estiment à près de **104 millions USD** les besoins en financement pour l’aide aux séquestrés, soulignant une dépendance totale à l’assistance internationale. Ces chiffres illustrent la gravité de la situation, qui alimente les débats diplomatiques et humanitaires autour du Sahara dit occidental, surtout que bien des rapports insistent, preuves à l'appui, sur le détournement systématique de l'aide disponible.
L'appel de ce groupe est aussi à mettre dans la perspective de l'évolution géopolitique d'un dossier aux multiples ramifications régionales et internationales.
La communauté internationale et les grandes puissances, en premier, sont fatiguées de la situation que l'Algérie a fomentée et entretient à des coûts exorbitants au dépens du développement de son pays, du bien-être de sa propre population et de la sécurité dans la région.
**Le rôle de la Mauritanie et de l’Algérie** devient fondamental dans ce contexte. La Mauritanie, quoique plus neutre, a abrité et toléré tout de même la naissance de ce collectif à Nouadhibou, signe d’un possible repositionnement ou d’une volonté d’ouvrir un dialogue plus pragmatique. En revanche, l’Algérie, dans son obstination chronique, demeure le soutien politique et militaire majeur du Front Polisario. L'évidence aujourd'hui est que la junte militaire en Algérie, utilise ce conflit dans l'espoir de renforcer son influence régionale, de contrebalancer le poids du Maroc et surtout d'exporter ses échecs et les énormes insuffisances dont souffre le pays et sa population, malgré une richesse inouïe.
**La rivalité Maroc-Algérie**, entretenue par la seule Algérie, est exacerbée par ce dossier, entravant les avancées régionales comme la réunification du Maghreb et l'intégration économique de toute la région. Le conflit freine la coopération économique, sécuritaire et migratoire, alors que la région fait face à des défis communs comme le terrorisme, la migration irrégulière ou le changement climatique.
**Les acteurs internationaux** jouent également un rôle pivot et semblent vouloir aller vite dans ce dossier. Les États-Unis, La France, l'Espagne, la Grande Bretagne et d'autres pays de l’Union européenne, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine, se sont franchement engagés dans la logique de régler le conflit au plus vite en reconnaissant la marocanité des territoires en question, sur la base de données et d'arguments objectifs. La visite toute récente du Ministre Bourita à Pékin semble aller aussi dans ce sens.
Officiellement tout au moins, c’est le statu quo en attendant la prochaine réunion du Conseil de Sécurité consacrée à ce dossier. Le Maroc a réussi à étoffer son réseau de soutien grâce à sa proposition d’autonomie, argumentant qu’elle constitue la solution réaliste respectant l’intégrité territoriale et l’unité nationale. Ce ci séduit les partenaires face à la chimère d’indépendance promue par le proxy d'Alger.
**La dimension sécuritaire** pèse aussi lourdement. Le Sahara est un corridor stratégique pour le trafic de drogue et d’armes, ce qui alerte les puissances occidentales. La stabilité de la zone est donc cruciale non seulement pour les populations locales mais aussi pour la sécurité régionale et internationale.
Le collectif «Paix et retour dans la dignité» offre ainsi une nouvelle vision interne, où une partie importante des Sahraouis refuse la prolongation du conflit au prix de sa souffrance persistante. Son soutien à l’autonomie au sein du Royaume et l’appel clair au retour volontaire sont autant de signaux à prendre en compte dans le calcul diplomatique régional.
Cependant, il est difficile d’évaluer la représentativité précise de ce collectif face à d’autres factions dont l’influence et l’indépendance sont souvent difficiles à vérifier. En outre, le contexte régional, marqué par des tensions diplomatiques comme celle entre le Mali et Alger, les intérêts contradictoires et les enjeux sécuritaires majeurs, compliquent à ce jour une avancée rapide.
En attendant, les séquestrés de Tindouf continuent de vivre dans des conditions précaires, d'où l'urgence d’une intervention humanitaire renforcée. Seul le cadre politique proposé par le Royaume du Maroc garantit des droits et respecte la dignité des populations concernées. L’équilibre entre règlement politique, ambitions stratégiques et urgence humanitaire reste la clé pour débloquer ce dossier épineux, dont la résolution conditionnera grandement la stabilité future de toute l'Afrique du Nord. C'est dans ce contexte que devraient s'inscrire les débats lors du prochain Conseil de Sécurité consacré à ce conflit artificiel qui n'a que trop duré.
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Sahara dit occidental : la déclaration de De Mistura, un tournant diplomatique ou une fuite en avant ?
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L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara dit occidental, Staffan de Mistura, a commis, dans la langue qu’il maîtrise le mieux pour exprimer ses émotions, l’italien, une déclaration d’une rare franchise. Un ton peu habituel chez les diplomates. Le langage était direct et sans ambiguïté possible. Il a dit en substance que le conflit du Sahara dit occidental n’est pas une question de « décolonisation », mais bel et bien un affrontement indirect entre le Maroc et l’Algérie. Il a ainsi brisé un tabou diplomatique et déconstruit une version entretenue pendant cinquante ans à coups de milliards de dollars par un régime militaire d’un autre temps, qui y projette ses frustrations et ses insuffisances. Pour la première fois, un émissaire onusien ose dire publiquement ce que chercheurs, diplomates et observateurs répètent en coulisses depuis près d’un demi-siècle.
Depuis la Marche Verte de 1975, la question du Sahara oppose deux récits irréconciliables. **Le Maroc** considère, à juste titre, ce territoire comme partie intégrante de son intégrité territoriale. L'histoire et la géographie sont là pour le prouver. C’est désormais la position de Washington, Paris, Madrid ou encore Londres, sans parler de la quasi-totalité des pays arabes et de près de 110 autres États membres de l’ONU. Le Maroc, de bonne foi durant des décennies, n’a ménagé aucun effort pour trouver un terrain d’entente avec son voisin de l’Est. Lassé de l’animosité chronique et toxique d’Alger, il ira jusqu’à proposer en 2007 un plan d’autonomie pour la région, dans le cadre de sa souveraineté. Depuis, la quasi-totalité de la communauté internationale juge cette proposition comme la seule applicable. En réalité, c’est la seule sur la table : jamais la partie adverse n’a formulé une solution crédible, sinon la partition du Maroc.
**L’Algérie**, de son côté, soutient militairement, diplomatiquement et financièrement son proxy, le Front Polisario, tout en niant son rôle direct dans le conflit. Elle continue de plaider pour un référendum d’autodétermination devenu irréaliste à mesure que les équilibres démographiques, politiques et sécuritaires ont évolué. Faut-il le rappeler, c’est cette même Algérie qui, en manipulant son proxy, avait tout fait pour faire capoter le référendum que Hassan II avait lui-même proposé.
Jusqu’ici, l’ONU avait choisi de se réfugier derrière une neutralité de façade, parlant d’un « processus politique » à mener sous son égide. Mais chacun savait que, derrière les formules feutrées, il s’agissait d’un bras de fer stratégique entre Rabat et Alger.
Dans ce contexte, comment comprendre les propos de De Mistura, sinon comme une sortie calculée à la veille de la réunion cruciale du Conseil de sécurité ? Cette fois-ci, elle survient après que plusieurs puissances, notamment les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont soutenu ouvertement l’initiative marocaine d’autonomie.
Deux lectures sont possibles :
* S'agit il d'une **pression sur Alger** : en rappelant publiquement son rôle central ?De Mistura pousse ainsi l’Algérie à assumer ses responsabilités et à sortir de la posture commode du « simple observateur » qu’elle clame à qui veut bien l’entendre;
* S'agit il d'un **constat d’impuissance** : le diplomate italien reconnaissant implicitement que l’ONU a échoué à imposer une solution et que l’issue dépend désormais d’un rapport de force politique au sein du Conseil de sécurité.
Dans les deux cas de figure, l’Algérie est donc plus que jamais devant ses contradictions.
Depuis cinquante ans, Alger a contribué à figer ce conflit, au prix de coûts considérables :
* un **blocage durable de la construction maghrébine**, qui prive l’Afrique du Nord d’une intégration économique vitale,
* une **érosion des opportunités régionales** dans les secteurs de l’énergie, du commerce et de la sécurité collective,
* un **fardeau pour la communauté internationale**, avec une mission onusienne (MINURSO) incapable de remplir son mandat, mais dont le financement et le cout se poursuivent indéfiniment.
Cette politique a progressivement isolé l’Algérie sur certains fronts diplomatiques, tandis que Rabat engrange des soutiens croissants, notamment après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire en 2020.
Va-t-on enfin vers une clarification historique ?
La question centrale est désormais la suivante : le Conseil de sécurité est-il prêt à franchir un cap ? Deux options s’offrent à lui :
* **entériner définitivement l’approche marocaine**, en considérant le plan d’autonomie comme la seule base sérieuse de négociation,
* ou **maintenir la fiction diplomatique** d’un processus de décolonisation, au risque de prolonger un conflit qui mine la crédibilité de l’ONU et handicape la stabilité régionale.
En mettant Alger face à ses responsabilités, De Mistura a changé le ton du débat. Même si son geste peut être lu aussi comme un signe d’agacement ou un dernier avertissement, il a eu le mérite de ramener la réalité politique au centre de la scène.
L’avenir du Sahara dit occidental ne dépend plus de rapports techniques ni de formulations ambiguës : il exige une volonté politique claire. Et tôt ou tard, cette volonté devra mettre fin à une anomalie historique qui coûte cher au Maghreb, à l’Afrique et au monde. Elle fragilise de surcroît la crédibilité du système multilatéral.
Staffan de Mistura est allé plus loin que ses prédécesseurs. Il aura mérité, à défaut d’autre chose, la médaille de la franchise.
Le Conseil de Sécurité n'aura plus la même lecture de la question. Il devra changer de cap; le vent a définitivement tourné.
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La politique marocaine en Afrique : une dynamique engagée et fédératrice...
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Le Maroc, sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mène une politique africaine volontariste et inclusive, visant à renforcer ses liens économiques, politiques, sociaux et culturels avec le continent. Cette stratégie privilégie un bilatéralisme pragmatique, favorisant l’intégration économique africaine, la coopération sud-sud et des partenariats stratégiques. Des accords ont été signés avec plus de 40 pays africains. Le retour du Royaume à l’Union africaine en 2017 a quant à lui marqué un tournant majeur dans cette stratégie et devenu un véritable accélérateur. Le Maroc s’intéresse aussi à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme relais de croissance.
Parmi les projets clés dans cette perspective, le gazoduc Nigeria-Maroc, long de 5 600 km. Il reliera l’Afrique de l’Ouest à celle du Nord, et transportera quelques 30 milliards de m³ de gaz naturel par an. Il améliorera l’accès à l’énergie pour pas moins de 400 millions de personnes dans 13 pays. Il s’inscrit dans la stratégie marocaine de transition énergétique. Estimé à plus de 25 milliards de dollars, ce projet apporte des retombées majeures pour la sécurité énergétique et le développement régional dans la complémentarité.
Le Maroc s’engage aussi fortement dans l’éducation et la formation des compétences, offrant chaque année près de 15 000 bourses à des étudiants de 49 pays. Environ 20 000 étudiants africains sont accueillis annuellement, dans des domaines tels que ingénierie, médecine, finance ou sciences sociales, grâce à l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). Ce programme ambitieux se veut former une nouvelle génération de cadres et renforce les échanges scientifiques et culturels.
L’économie marocaine est pour sa part bien implantée en Afrique avec plus de 1 000 entreprises actives dans les secteurs bancaire, immobilier, télécom, agriculture et infrastructures. Attijariwafa Bank et BMCE Bank of Africa ou encore le Groupe Banque Populaire, sont présents dans plus de 26 pays, générant des centaines de millions de dirhams en Afrique subsaharienne. Ces institutions, avec 45 filiales et 4 succursales, réalisent environ 23% de leur chiffre d’affaires sur le continent, facilitant le financement des projets et l’intégration financière régionale. Wafa Assurance et le groupe Saham renforcent également cette présence dans de nombreux pays.
Le système de santé marocain, reconnu pour ses infrastructures modernes et son personnel compétent, attire chaque année des milliers d’Africains pour des soins divers, renforçant les liens humains. Le Maroc développe aussi des projets dans l’agriculture durable, les énergies renouvelables, la formation professionnelle et les infrastructures, soutenus par la Fondation Mohammed VI pour le Développement Durable. Plus de 60 % des IDE marocains sont dirigés vers l’Afrique.
Les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique restent encore modestes par rapport à ses échanges totaux : environ 7 à 8 % du commerce extérieur marocain. La marge de progression est très grande et prometteuse. Ces échanges ont fortement progressé. En 2023, le volume total des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays africains s’est élevé à 52,7 milliards de dirhams. Cela représente une croissance de 45 % par rapport à 2013, où ce volume était de 36 milliards de dirhams avec une croissance annuelle moyenne d’environ 10%.
Maroc Telecom, présent dans 10 pays, dessert environ 54 millions de clients et contribue à l’intégration numérique. Des groupes comme Ynna Holding, Alliances ou Addoha mènent des projets majeurs dans plusieurs pays, notamment la construction de logements et de centres hospitaliers.
En agriculture, OCP Africa opère dans 18 pays, formant plus d’1,5 million d’agriculteurs et fournissant des engrais adaptés aux terres et types d'agricultures locales. Son programme Agribooster facilite l’accès aux intrants, financements et marchés, stimulant la productivité et la sécurité alimentaire. OCP investit aussi dans des unités de mélange et de stockage d’engrais dans plusieurs pays et collabore à des projets innovants avec USAID et la Banque mondiale, notamment dans la production d’ammoniac vert.
SOMAGEC, acteur portuaire marocain majeur, réalise des projets en Guinée équatoriale, au Sénégal, en Mauritanie, au Bénin et à Djibouti, employant des milliers de personnes. Africa Motors, filiale d’Auto Hall, développe la production et la distribution automobile en partenariat avec Dongfeng pour plusieurs marchés africains.
Le sport est également un levier de coopération: la Fédération Royale Marocaine de Football a signé plus de 43 partenariats avec des fédérations africaines.
À travers ses entreprises et projets, le Maroc consolide son rôle clé dans le développement africain, fondé sur la solidarité, l’intégration économique et la prospérité partagée, suscitant jalousie et reconnaissance.
La coopération marocaine en Afrique est un pilier stratégique fondé sur le partage d’expertise, le développement économique et le renforcement des liens culturels. Grâce à son positionnement géographique et historique, le Maroc joue un rôle majeur dans l’intégration régionale, en soutenant des projets d’infrastructures, de formation, et d’innovation. Cette coopération se caractérise par un engagement durable visant à promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable sur le continent africain. Le désenclavement proposé pour les pays du Sahel, par le recours au futur port de Dakhla va sans doute aucun davantage accélérer l'intégration recherchée à l'avantage des centaines de millions de pays africains.
L’idée de construire des ports comme celui de Dakhla s’appuie beaucoup sur la géographie stratégique du Maroc. C’est un atout qui saute aux yeux quand on regarde la carte. Le Maroc dispose d’un littoral de plus de 3 500 km, tourné à la fois vers l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et l’Amérique. Dakhla, en particulier, se situe à mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, ce qui en fait un point d’escale maritime naturel. La côte atlantique marocaine se trouve sur la voie qui relie la Méditerranée (via Gibraltar) à l’Afrique de l’Ouest et à l’Amérique. Cela permet de capter une partie des flux logistiques mondiaux. Le Maroc est à moins de 15 km de l’Europe à Gibraltar et en même temps relié à l’Afrique de l’Ouest. Le port de Dakhla s’inscrit dans cette logique : servir de hub logistique et industriel entre les deux continents. La zone de Dakhla offre des conditions naturelles favorables: eaux profondes et faible houle permettant de construire un port capable d’accueillir de grands navires, ce qui est rare sur la côte ouest-africaine.
Avec la Zone de libre-échange continentale africaine, un port comme Dakhla permettra donc au Maroc d’être une porte d’entrée des flux commerciaux vers l’Afrique de l’Ouest et au-delà vers le Mali, le Niger, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et plus.
Le Maroc a compris, les partenaires africains aussi. L'avenir sera radieux main dans la main.
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Marche verte, complots algériens et diplomatie internationale : le Sahara au cœur de l’histoire contemporaine
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Le Sahara marocain, devenu colonie espagnole en 1884, a été libéré suite à la Marche verte, une mobilisation pacifique inédite initiée par le Roi Hassan II. Le Royaume s'était lassé des démarches infructueuses entreprises à l’ONU devant la 4e Commission, depuis son indépendance. Une fois l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice obtenu, reconnaissant l’existence, au moment de la colonisation, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et les tribus vivant sur le territoire du Sahara, le Maroc passa à l’action.
Du 6 au 9 novembre 1975, 350 000 volontaires, armés uniquement du Coran et du drapeau national, ont marché vers le Sahara, symbolisant la volonté populaire de réintégrer ce territoire historiquement partie intégrante de la souveraineté du Maroc, tout comme la partie rattachée par la France à l’Algérie postcoloniale. Plusieurs citoyens de diverses nations participèrent à cette épopée.
Comme Kadhafi et Boumediene voyaient d’un mauvais œil cette libération qui renforçait l’aura de Hassan II en Afrique et dans le monde, ils sponsorisèrent le Polisario, un mouvement de soi-disant libération d’un prétendu peuple sahraoui. Très vite, le Polisario fut lourdement armé et soutenu par les régimes prosoviétiques et communistes de l’époque, au nom de la libération des peuples. On ne parla plus du Sahara espagnol encre moins de Sahara marocain. Par une habile propagande, le tandem imposa une nouvelle terminologie: le Sahara «occidental». En réalité, l’Algérie chercha ainsi à soustraire la partie du Sahara qu’elle occupe du problème frontalier avec le Royaume.
Il faut rappeler que sous colonisation, certaines zones du Sahara furent administrativement rattachées à l’Algérie française. Ces territoires marocains à l'origine, appelés par la France «Territoires du Sud», ne faisaient pas partie des trois départements traditionnels d’Algérie: Alger, Oran et Constantine, mais dépendaient de l’administration militaire. Ils avaient été arrachés petit à petit au territoire de l’Empire chérifien.
À partir de 1902, ces «Territoires du Sud» regroupaient plusieurs régions sahariennes sous contrôle militaire français. Cette organisation spéciale dura jusqu’en 1957, date à laquelle la départementalisation fut étendue, mais le Sahara resta sous gestion distincte. Ces zones administrées dans le cadre de l’Algérie française comprenaient toutes les régions aujourd’hui intégrées au Sahara algérien. Le Maroc, refusant de négocier la question des frontières avec la France, avait passé un accord avec le gouvernement algérien en exil pour une restitution des dites zones après l’indépendance. Ceux qui prirent le pouvoir à Alger à la libération rejetèrent l'accord d’un revers de main.
Dès 1975 donc, une guerre, soutenue logistiquement par Kadhafi, Boumediene, Cuba et d’autres, fut menée contre un Maroc surpris par l’ampleur de l’armée ennemie. L’ONU intervint alors, prétextant maintenir la paix dans la région. Celle-ci ne fut véritablement obtenue qu'en 1991, lorsque le Maroc renversa le rapport de force et captura des milliers de soldats et officiers algériens, dont le bien connu Said Chengriha. Ils seront libérés grâce à la médiation de l’Égypte menée par Hosni Moubarak lui même ancien prisonnier de l'armée marocaine en 1963, dépêché par le président Anouar Sadate, et surtout à la générosité de Hassan II qui n’a jamais voulu humilier son voisin vaincu.
L’ONU créa alors la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental, le Maroc mit à sa disposition une zone démilitarisée. Plusieurs envoyés du Secrétaire général vont se succéder avec pour mission de rapprocher les positions. Tous ont failli car dans cette affaire, il y a surtout mauvaise foi, jalousie, volonté de nuire et intérêts financiers. Bref un conflit artificiel. Tous ont démissionné et sont partis profiter d’une retraite paisible.
Depuis que la France abandonna l’Algérie à son sort, l’Afrique du Nord n’a jamais été tranquille. Il y eut la guerre des Sables contre le Maroc, menée par l'Algérie et une coalition de régimes militaires arabes et il y eu aussi l’invasion militaire algérienne côté Est où une partie du Sahara tunisien fut prise. Hassan II disait alors à De Gaulle que l’Algérie allait devenir le cancer de l’Afrique. Ce pays s’est construit sur le sang de ses martyrs mais leur sacrifice fut spolié par une junte militaire qui perdure et se délecte à perpétuer des conflits, notamment celui autour des territoires marocains du sud et tout récemment avec le Mali.
Le dernier médiateur des Nations unies, Staffan De Mistura, sans doute face à une impasse, aurait proposé une solution anachronique: la partition du territoire entre le Maroc et le Polisario. Une idée qui ignore la réalité politique, juridique et diplomatique, aujourd’hui largement consolidée en faveur du Maroc. On se demande sur quel pied s’est il levé ce jour-là. Il ne pouvait ignorer que le Maroc n’acceptera jamais la partition ni l’établissement d’un pays à la solde d’Alger sur son flanc sud. Déjà contraint de reconnaître la Mauritanie, il ne refera plus la même erreur.
L’idée de Staffan De Mistura est en total décalage avec le consensus international. Trois membres permanents du Conseil de sécurité: États-Unis, France et Grande-Bretagne, l’Espagne ancienne puissance occupante, ainsi que près de 120 autres pays, ont reconnu officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara "occidental". Certains y ont même installé des consulats. Ce soutien n’est pas un hasard, mais le fruit d’une stratégie diplomatique cohérente, d’une reconnaissance du droit du Royaume à défendre son intégrité territoriale et des efforts réussis pour intégrer ces provinces dans une perspective de développement et de stabilité régionale.
Boutros Massad conseillé spécial du président Trump vient rappeler à l'ordre sans ambiguïté sieur Staffan. Seule la solution marocaine est envisageable.
Proposer une partition revient à contourner ce consensus en donnant crédit à un mouvement «mercenaire», composé largement d’étrangers et soutenu exclusivement par l’Algérie. Plutôt que de favoriser la paix, cette approche perpétue le statu quo et risque un conflit direct entre le Maroc et l’Algérie, affaiblissant la légitimité de l’ONU, garante du respect du droit international.
Le Maroc a présenté une alternative crédible à ce conflit artificiel. Initié en 2007, ce projet offre aux habitants une large autonomie politique, administrative et économique sous souveraineté marocaine. C’est déjà le cas: la quasi-totalité des responsabilités, administratives ou représentatives, est entre leurs mains.
Le Polisario se trouve aujourd’hui à un tournant décisif : accepter ce plan et espérer jouer un rôle, encore à préciser, ou refuser l’offre et risquer isolement et disparition sans gain politique. Quant à l'Algérie elle a déjà tout perdu: milliards de dollars et cause saugrenue. Ses dirigeants vont devoir en rendre compte au peuple algérien.
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Marche verte, complots algériens et diplomatie internationale : le Sahara au cœur de l’histoire contemporaine
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Le Monde et le Maroc : déconstruire un regard biaisé sur une monarchie adulée...
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Le journal Le Monde, fondé sur recommandation du Général De Gaulle dans le contexte de la seconde guerre mondiale en 1944, est-il besoin de le rappeler, est réputé internationalement pour son journalisme d’investigation et sa capacité d’analyse, affiche pourtant une approche souvent biaisée lorsqu’il s’attarde sur le Royaume du Maroc. L’article paru le 24 août 2025, intitulé « Au Maroc, une atmosphère de fin de règne pour Mohammed VI », illustre de manière symptomatique cette tendance, à laquelle il importe de répondre en rappelant aussi la relation conflictuelle entretenue par le quotidien avec le Royaume quasiment depuis toujours. L'impression est que c'est probablement le fait que le Maroc soit un Royaume qui gêne ou dérange le journal. La relation à la monarchie, notamment de la gauche française, n'est point étrangère à ce positionnement idéologique.
Depuis longtemps, la couverture éditoriale de Le Monde à l’égard du Maroc évite la neutralité. Dès l’époque de Hassan II, le journal adoptait fréquemment un ton critique, parfois injustement sévère, proposant une grille de lecture européenne qui a souvent réduit la complexité politique marocaine à une caricature. Entre interprétations déconnectées du terrain et insinuations infondées, le traitement réservé au pays s’est souvent limité à une vision manichéenne, marginalisant les nuances concrètes de ses évolutions et l'histoire séculaire du pays. Faut-il encore rappeler que le Royaume, état nation, existe bien avant la construction appelée aujourd'hui France. Il a donc ses propres codes et sa propre évolution et vision des choses.
La posture du journal, héritière d’une lecture postcoloniale marquée par un socialisme primaire et figé sur l’image d’un pouvoir autoritaire immuable et d’une société en ébullition prêt à basculer. Les journalistes se voient revivre par procuration les années avant 1789. Les amalgames et les interprétations romancées sont la règle.
Pour en revenir à l'article, le Roi du Maroc, Serait-il un souverain mal compris ? Le Royaume, quant à lui, demeure-t-il si peu connu des journalistes du "Le Monde" ?
Le peuple séculaire du Maroc serait-il une simple copie de celui de la France du moyen âge? ou est-ce simplement une posture idéologique qui aveugle le journal.
L’évocation d’une « atmosphère de fin de règne » dans l’article récent trahit une profonde méconnaissance doublée d’une hypothèse douteuse. En réalité, aucun signe tangible de déclin n’émerge, bien au contraire. Le peuple marocain affiche un attachement notable à sa monarchie, perçue comme un pilier essentiel pour la stabilité, le développement et la cohésion nationale. Une simple observation des réseaux sociaux aurait évité aux auteurs de s’égarer ainsi, et pour cause, depuis 1999, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc a accompli d’importantes réformes. Des avancées qui avaient demandé deux siècles à la France. Comment peut-on oublier de parler des grandes réalisations du pays en un laps de temps si court :
- Une croissance économique soutenue dans plusieurs secteurs stratégiques, génératrice d’emplois et de perspectives durables.
- La modernisation du code de la famille (Moudawana), symbole d’avancées sociales majeures, notamment en faveur des droits des femmes.
- L’adoption d’une politique de justice transitionnelle ayant favorisé réconciliation et apaisement des blessures historiques.
- La mise en place d’une couverture médicale obligatoire, élargissant l’accès aux soins pour tous.
- Une diplomatie affirmée, reconnue sur le continent africain et à l’échelle internationale, démontrant une stratégie réfléchie et tournée vers l’avenir.
- Le Royaume s'apprête à recevoir la Coupe du Monde de Football signe d'une grande confiance de la communauté internationale.
Ces succès, pourtant flagrants, sont délaissés par les auteurs, car ils contredisent une narration sensationnaliste de déclin monarchique qui séduit certains horizons français, pourtant, sous cape, nostalgiques de la Monarchie qu'ils ont tuée. L’article mêle sans précaution rumeurs, clichés dépassés et hypothèses sans fondement, peignant le pouvoir comme figé, vieillissant et oppressif. L'auteur ignore sciemment la réalité multiple d’un pays à la croisée de traditions séculaires et d’une modernisation soutenue. La présentation d’un règne « crépusculaire » relève d’un regard condescendant, réminiscent des stéréotypes dominants qui assignent souvent le monde arabe et africain à des récits d’instabilité et de déclin.
Contrairement au tableau sombre que dépeint Le Monde, le Maroc contemporain sous Mohammed VI poursuit une trajectoire dynamique, faite de progrès concrets et d’enjeux réels, en phase avec les attentes populaires. Le rejet ne s’exprime pas à travers un éloignement de la monarchie, mais par une exigence de réformes réfléchies, graduelles, respectueuses des traditions et des institutions. Dans ce cadre, parler de « fin de règne » relève d’une lecture erronée qui dénature la fonction et le rôle réels de la monarchie aujourd’hui.
Il est essentiel ici de revendiquer un journalisme rigoureux, fondé sur la recherche documentaire et le pluralisme, qui s’affranchisse enfin des réflexes postcoloniaux et d’un regard condescendant. Le Maroc ne saurait être réduit à un objet d’étude exotique ni à un terrain d’application pour des scénarios importés. Plus qu’un vestige, la monarchie incarne un levier central d’une nation en mouvement, portée par un leadership lucide et engagé.
Le passé éditorial du Le Monde semble toujours peser sur son analyse des événements actuels au Maroc. En affirmant péremptoirement une « atmosphère de fin de règne », l’article déconnecte son diagnostic des réalités sociales, économiques et politiques qui façonnent le Royaume. Les avancées réalisées témoignent d’une volonté sincère d’articuler traditions et modernité, stabilité et aspirations populaires, dans un environnement régional difficile que le pays a su appréhender avec discernement.
En occultant ces éléments, privilégiant des ragots infondés et des stéréotypes achevés, le texte favorise un récit alarmiste qui dessert tant la vérité que le dialogue constructif, alimentant des préjugés hérités d’une vision postcoloniale obsolète.
Ainsi, loin d’un déclin annoncé, le Maroc trace un chemin fondé sur un leadership consciencieux, enraciné dans une histoire millénaire, et attentif aux défis actuels, tourné vers un destin porteur d’espoir.
Il est temps que Le Monde renouvelle son regard avec honnêteté et respect, en dépassant les clichés et en intégrant la diversité de la voix marocaine. L’arrogance d’un regard extérieur ne doit jamais primer sur la réalité vécue.
Les lecteurs de ce journal comme les autres, quand il s'agit du Maroc, méritent une information équilibrée, non partisane et ouverte, qui reflète la richesse et la profondeur d’une société et d'un Royaume en pleine transformation, fidèle à ses institutions et à son souverain.
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Ukraine et Soudan : deux conflits, deux regards différents...
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L’ensemble du monde occidental s’est retrouvé à Washington il y a quelques jours. Le président Trump cherche depuis son retour à sauver ce qui reste de l’Ukraine, et les Européens ne veulent véritablement pas que cela se fasse dans leur dos. Faute de jouer un rôle déterminant ils veulent au moins être là. I y va de leur crédibilité et surtout de leur image vis à vis du reste du monde.
Surchauffée par une Europe à la langue plus longue que le bras, une Europe de plus en plus impuissante, l’Ukraine a subi, puis mené, une guerre qu’elle pensait remporter avec l’appui de l’Occident. A aujourd'hui elle a perdu 20% de son territoire et ce n'est pas fini. Au lieu que Volodymyr (Zelensky) aille traiter directement avec Vladimir (Poutine), il a cru plus malin d’aller chercher appui chez ceux qui, en fait, étaient déjà dans l’insuffisance depuis qu’ils ont délégué leur défense à l’OTAN, donc aux États-Unis. Les Européens vont l’apprendre à leurs dépens : on ne fait pas la guerre quand on n’en a pas les moyens.
Ce même monde ne pipe mot sur ce qui se passe au Soudan. C’est moins «intéressant». Deux généraux, n’en portant que le nom, se sont lancés dans une compétition militarisée pour prendre le pouvoir, quelques jours seulement après avoir signé un accord pour se le partager. Depuis, la situation a évolué. Chaque jour, des vies sont perdues, des femmes violées, et des millions de personnes n’ont plus que l’errance dans le désert comme refuge...
Pour le monde occidental, peut-être — je précise bien, peut-être — il ne s’agit que d’Africains qui, pour la plupart, se croient Arabes, et qui s’entretuent.
La guerre au Soudan, particulièrement dans la région du Darfour, reste l’un des conflits les plus dramatiques et meurtriers depuis son déclenchement en avril 2023. Cette guerre oppose principalement deux forces rivales : les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), menées par Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », ancien chef des milices Janjaweed. Ces dernières, avec leurs milices arabes alliées, sont responsables de massacres massifs, notamment à l’encontre des populations massalit et d’autres groupes non arabes du Darfour. En fait, ceux qui se considèrent comme arabes tuent et chassent de leurs terres ceux qu’ils ne reconnaissent pas comme leurs semblables. La BBC vient de consacrer une enquête à ce sujet et a produit un documentaire qui interpelle la conscience collective, si, bien sûr, ce qui reste de conscience humaine prenait le temps de le voir.
Le conflit est essentiellement une lutte de pouvoir entre les deux chefs militaires, qui avaient signé faut il le rappeler un pacte pour gouverner ensemble le pays. Le basculement dans les affrontements armés a été brutal et s’est étendu à plusieurs régions, notamment au Darfour, où les FSR et leurs alliés sont accusés de graves exactions. Les Janjaweed, milices se disant arabes auparavant soutenues par Omar El-Béchir, ancien président du Soudan, sont à nouveau actives sous la bannière des FSR, perpétrant des violences à caractère ethnique dont ils ne se cachent même pas. Sont également concernés dans l'affaire, le Mouvement de libération du Soudan (ALS/SLM), rebelles historiques du Darfour, fragmentée entre Minni Minnawi et Abdelwahid Mohamed al-Nur.
Les massacres sont d’une ampleur terrifiante. Selon l’ONU, à Al-Geneina, capitale du Darfour occidental, entre 10 000 et 15 000 civils massalit ont été tués entre juin et novembre 2023 par les FSR et les milices arabes alliées. Plus largement, on compte plus de 150 000 morts en deux ans dans tout le Darfour, avec 13 millions de déplacés, soit la moitié de la population soudanaise, poussés au bord de la famine. Des ONG comme Médecins Sans Frontières alertent sur le risque imminent de massacres dans des villes comme El-Fasher, lourdement assiégée. Les violences comprennent également des destructions d’infrastructures civiles, écoles, mosquées. Les exactions sexuelles systématiques sont un autre aspect du massacre.
Suite à une attaque meurtrière il y a quelques jours, Médecins Sans Frontières vient d’ailleurs de fermer le seul hôpital encore en fonction à Zalengei, chef-lieu de la région, rendant impossible toute activité médicale. Ce n’est pas le premier hôpital à fermer ainsi.
Malgré les preuves abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, la réaction internationale reste largement inefficace. Si les États-Unis et l’ONU reconnaissent officiellement la gravité du génocide, leurs interventions directes et sanctions restent timides. L’Union africaine et l’ONU peinent à déployer des forces capables d’imposer la paix et de faire respecter le droit international. Les pays arabes, quant à eux, n’exercent aucune pression notable sur Hemedti ou Burhan, ce dernier jouant un rôle de poids au Soudan depuis longtemps.
Ce silence est dénoncé comme une complicité par de nombreux observateurs, qui y voient une forme de racisme institutionnel dévalorisant les vies africaines, en particulier celles des populations massalit victimes des FSR. Le fait que Hemedti et ses alliés se réclament «arabes» en s’attaquant aux groupes dits «africains» contribue, selon certains, à l’indifférence des pays arabes, plus préoccupés par leurs dynamiques régionales que par les droits humains. Les organisations musulmanes internationales aussi n’ont pas non plus pris position avec force, malgré l’instrumentalisation fréquente des arguments religieux par les belligérants.
Le conflit est également marqué par une contradiction religieuse profonde: le meurtre, l’injustice et la guerre entre musulmans sont formellement condamnés par l’islam, sauf en cas de légitime défense ou de lutte contre l’oppression. Or, les massacres perpétrés au Darfour sont régulièrement dénoncés comme contraires à ces principes par des intellectuels et leaders religieux musulmans, sans que ces condamnations aient un impact concret sur la violence.
Le conflit a provoqué la plus grande crise humanitaire mondiale actuelle, avec les 13 millions de déplacées. L’accès aux soins, à la nourriture et aux abris, reste plus que limité. Les populations civiles vivent dans une insécurité extrême, prises dans des luttes ethniques et politiques instrumentalisées par des chefs de guerre assoiffés de pouvoir. La communauté internationale, les pays arabes et les acteurs musulmans semblent manquer à leurs responsabilités, laissant se perpétuer cette tragédie sous un silence inquiétant.
Cet état de fait interroge non seulement la conscience collective mondiale, mais aussi la capacité réelle des institutions internationales à protéger les populations les plus vulnérables face à des violences d’une telle ampleur. La situation au Darfour et dans le reste du Soudan reste un cri d’alarme urgent à ne pas ignorer.
L'espoir est que soit arrêtée au plus vite la guerre en Ukraine mais également au Soudan car là aussi se sont des générations innocentes qui paient le prix de la violence guerrière.
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Grand Israël : une menace pour la paix et la stabilité
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Les dernières semaines ont été marquées par des déclarations pour le moins déconcertantes de certains dirigeants israéliens, ravivant le débat fondamental autour des frontières de l’État hébreu. Depuis sa création en 1948, suite à une décision onusienne, Israël n’a jamais défini officiellement et durablement ses frontières, une situation unique qui fragilise la stabilité régionale ainsi que la crédibilité du droit international.
Cette absence de délimitation a des conséquences lourdes sur un climat déjà marqué par un profond manque de confiance, tant dans la région qu’au-delà. Cette situation est souvent exploitée par ceux qui n’ont de cesse de qualifier Israël de «cancer» dans la région.
Contrairement à la majorité des États, Israël n’a pas précisé ses frontières dans sa déclaration d’indépendance. Les lignes aujourd’hui reconnues internationalement sont celles de l’armistice de 1949, dites «ligne verte», mais elles ont été sans cesse modifiées par les guerres et les expansions territoriales, notamment après la guerre des Six Jours en 1967. Israël occupe depuis cette date la Cisjordanie, a annexé Jérusalem-Est et le plateau du Golan, tandis que la bande de Gaza, occupée puis évacuée en 2005, reste soumise à un strict contrôle. Après les récents développements consécutifs au 7 octobre et la réponse disproportionnée de l’État hébreu, le gouvernement en place ne cache plus sa volonté de procéder à une nouvelle annexion.
Ces déclarations récentes ravivent la tension, notamment par l'évocation des « frontières bibliques ». Il n'y a là qu'une seule interprétation possible: l’annexion pure et simple de la Cisjordanie et menace directe pour les pays limitrophes.
Les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ceux du ministre Smotrich et d’autres membres de la coalition au pouvoir, témoignent d’une volonté de maintenir la confusion, notamment quand des voix ultranationalistes continuent de faire allusion à la notion de «Grand Israël». Ce concept, fondé sur des textes religieux, englobe des territoires bien au-delà des frontières internationalement admises, s’étendant potentiellement sur la Cisjordanie, voire sur des parties de la Jordanie, du Liban, de la Syrie et de l’Égypte.
Ceci est d’autant plus inquiétant que cette position n'a en face que des dénonciations inefficaces ou inaudibles des pays arabes, affaiblis par des divisions répétitives et des contradictions dans les rangs palestiniens, fatigués par le sabotage de toutes les initiatives des deux côtés et ulcérés par l’interventionnisme à peine masqué de l'Iran, qui a réussi à soudoyer une faction palestinienne affaiblissant la cause, sabordant toute possibilité de paix. Cette faction, tellement radicalisée, est devenue un allié objectif d'Israël et est qualifiée de terroriste. Parallèlement, il y a inaction complice des occidentaux, qui ne condamnent que du bout des lèvres les diverses exactions. En substrat, une construction anachronique, une invention du XIXe siècle visant à masquer des siècles d'antisémitisme chrétien, qu’il soit catholique, orthodoxe ou protestant : le judéo-christianisme. C'est un amalgame étonnant servant à opposer la civilisation occidentale au reste du monde, et notamment au monde dit arabe. Par cette amalgame voilà enterré tout au moins en apparence une haine qui a persisté depuis le premier martyr du christianisme Etienne, lapidé par les pharisiens. Une haine qui n'a jamais cessé. Face à cet imbroglio, il n’y a rien d’autre que l’impuissance chronique de l’ONU.
La question du respect du droit international et de la définition des frontières d’Israël devrait poser un défi majeur aux puissances occidentales, et notamment aux États-Unis. Si l’ONU fut, historiquement, à l’origine de la création d'Israélien avec la résolution 181 de 1947, elle se révèle aujourd’hui impuissante face à l’expansion et à l’absence volontaire de délimitation des frontières du pays. La résolution 242, exigeant le retrait des territoires occupés en 1967, n’a jamais été appliquée, tout comme l’ensemble des résolutions impliquant l’État hébreu. Les États occidentaux, pourtant alliés d’Israël et détenteurs d’un pouvoir de pression, refusent jusqu’à présent de contraindre Israël à se conformer aux normes internationales, se limitant à des appels diplomatiques à la reprise des négociations et à la reconnaissance d’un État palestinien, notamment depuis le début de cet été. À cela, les dirigeants israéliens répondent par un refus catégorique et une imbrication entre antisémitisme et opposition ou critique de la politique d’un gouvernement. Pour le gouvernement actuel, il n’y a aucune marge de manœuvre: ou on accepte le diktat israélien, même quand il s’agit de transgressions du droit international et de déni des droits humains des Palestiniens, ou on est antisémite. On oublie simplement que les Palestiniens sont aussi des Sémites... Cela engendre des tensions déplorables aux conséquences fâcheuses pour de nombreux pays, aurait dit De Gaulle.
Ces derniers développements si non stoppés, vont sans doute accroître le risque pour la stabilité mondiale. Jusqu’à présent, la contestation des peuples de la région est contrôlée, voire interdite, mais jusqu’à quand ?
L’absence de frontières reconnues et la normalisation du recours à des narratifs religieux pour légitimer la possession de terres illégitimes, constituent une menace directe pour la stabilité régionale et mondiale. Oser évoquer le «Grand Israël», c’est légitimer des velléités expansionnistes, susciter la crainte chez les voisins et alimenter l’instabilité. Dans ses récentes interventions, le ministre israélien des Affaires étrangères n’hésite pas à présenter l’éventualité d’un État palestinien comme une menace existentielle pour Israël. Le gouvernement actuel ne veut pas d’un État palestinien, pourtant seule solution envisagée et logique pour la sécurité même d’Israël, alors que maintenir l’ambiguïté sur le tracé des territoires ne peut que perpétuer le conflit et empêcher toute perspective de paix durable.
Au-delà des considérations stratégiques et religieuses, il revient à la communauté internationale, et particulièrement aux Occidentaux, de prendre leurs responsabilités pour exiger enfin qu’Israël définisse ses frontières conformément au droit international, comme c’est le cas pour tout autre État. En dehors de cette perspective, toute solution politique au conflit israélo-palestinien restera lettre morte, avec le risque permanent d’un embrasement global.
Les citoyens israéliens doivent également prendre leur responsabilités. Continuer à voter pour des illuminés ne constitue en rien une garantie de sécurité, mais davantage une menace pour l’avenir des enfants des deux camps, alors qu’une vie en paix est possible. Beaucoup d’Israélites le savent et le crient de toutes leurs forces, mais leurs appels restent imperceptibles. C’est avec ceux là qu’il faut construire la paix, et ils sont nombreux en Israël même et à travers le monde, notamment aux États-Unis.
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Semi-marathon N’Djamena-Kousséri : un message pour l'ONU et tous ceux qui œuvrent pour la paix dans le monde...
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En septembre prochain, plus exactement le 6 du mois, une course de semi-marathon exceptionnelle réunira les populations de Kousséri, au Cameroun, et de N’Djamena, capitale du Tchad. Les athlètes prendront le départ devant la municipalité de N’Djamena pour se diriger vers la mairie de Kousséri, traversant la frontière entre les deux pays sans contrôle ni arrêt devant un quelconque poste douanier. Bien au contraire, les autorités des deux pays collaborent afin que les coureurs soient encadrés et sécurisés des deux côtés dans les meilleures conditions possibles. C'est déjà la 3ème édition de cette course d'un genre inédit.
Ce rendez-vous sportif, largement parrainé par la Confédération Africaine d'Athlétisme, dépasse la simple compétition : il incarne un puissant symbole de rapprochement et de réunification des peuples d’Afrique centrale, mettant en lumière la dimension humaine profonde d’une telle initiative. En effet, les populations des deux côtés de la frontière ont tellement de choses en commun que cette frontière administrative, héritage du colonialisme, ne peut les séparer.
La force du sport comme vecteur d’unité est un slogan et une valeur que nous répétons à chaque occasion. Mais combien d'événements sportifs peuvent réellement l’incarner dans la même dimension que cette course unique au monde ?
Le sport, par sa nature universelle, possède ce rare pouvoir de transcender les barrières culturelles, politiques et sociales. Mais là c'est l'unique manifestation sportive où il transcende les frontières.
Dans la région frontalière entre le Cameroun et le Tchad, c'est un seul et même peuple qui vit là. Les circonstances vont en faire deux populations de deux pays différents. Des deux côtés de la frontières les gens se partagent l’histoire, les traditions et aussi des défis communs. Dans ce contexte qui n'est pas particulier à cette région centrale de l'Afrique, cette course de semi-marathon représente bien plus qu’un simple défi d’endurance. C’est un pont entre des communautés souvent séparées par des frontières artificielles héritées du passé colonial.
Le fait de courir ensemble, à travers des espaces qui relient ces deux villes voisines, symbolise une volonté de dépasser les divisions historiques. Chaque foulée est une invitation à la solidarité, à la compréhension mutuelle et à la célébration des valeurs communes, telles que le respect, la fraternité et la paix.
Kousséri et N’Djamena, bien que géographiquement proches, ont souvent été éloignées par des tensions politiques ou des différences administratives. Mais sur le terrain, au cœur de cette course, les différences s’estompent. Les coureurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels, d’ici ou d’ailleurs, puisque la course est internationale, partagent un même objectif : avancer ensemble.
Cette initiative sportive permet également la rencontre entre les communautés, les familles, les jeunes, les leaders locaux et les acteurs institutionnels des deux pays. Elle favorise les échanges culturels, économiques et sociaux, ouvrant la voie à des partenariats plus durables et à la stabilité régionale.
Voilà un véritable message d’espoir pour la paix et la réconciliation, que l’ONU devrait citer en exemple, face à ceux qui passent leur temps à dilapider des fortunes dans des conflits sans fin. Les exemples ne manquent pas...
La course de semi-marathon Kousséri-N’Djamena envoie un message clair et inspirant : malgré les frontières et les différences, il est possible de bâtir des ponts humains, de consolider une paix durable fondée sur la connaissance mutuelle et la coopération.
Dans un monde où les conflits ethniques et politiques fragmentent souvent les peuples, ces moments de rassemblement sportif illustrent la force du dialogue et du rapprochement. Ils sont l’expression d’un humanisme profond, où chaque pas posé au sol est un pas vers la fraternisation, vers le rapprochement, vers un avenir partagé.
Au-delà de la performance athlétique, la course de semi-marathon entre Kousséri et N’Djamena du 6 septembre est une véritable célébration de l’unité humaine. En rassemblant des peuples aux origines proches mais parfois divisés, elle invite à réfléchir sur notre capacité à dépasser les frontières qui nous séparent pour privilégier ce qui devrait nous unir : la fraternité, la paix et l’espoir d’un monde meilleur.**La Dimension Humaine du Rapprochement et de la Réunification des Peuples trouve dans le Semi-Marathon N’Djamena- Kousséri, Pont de l'Espoir, une véritable incarnation**
A bon entendeur salut.
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Libertés confisquées : El Harrach et Tindouf, deux visages d’une même oppression
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C’est en lisant, ému, la lettre bouleversante de l’écrivain algérien Boualem Sansal, adressée finalement à tous, que l’idée de ces quelques lignes m’est venue. Dans cette lettre, écrite depuis la prison d’El-Harrach, Sansal dénonce avec force la répression politique et l’enfermement arbitraire imposés par le régime algérien. Cette dénonciation m’a rapidement fait penser à la situation tragique de la population enfermée par ce même régime depuis près de cinquante ans dans les camps de Tindouf, en Algérie.
Mes pensées ont vagabondé pêle-mêle entre les zélés qui y sont, comme mon ami de lycée Sadati, porteurs d’une chimère, ceux qui y séjournent sans même savoir pourquoi, ceux qui y ont vieilli, ceux qui y sont enterrés et ceux qui y sont nés. C’est sur ceux-là que ma pensée s’est tout particulièrement arrêtée.
Les camps de Tindouf abritent quelques milliers de jeunes nés en exil, plutôt à découvert là où leurs parents n'ont finalement pas choisi d'être, dans des conditions extrêmement difficiles. Pour beaucoup, ils ne sont même pas originaires des terres convoitées ni porteurs d'une quelconque revendication. Ils dépendent essentiellement de l’aide humanitaire, vivent dans la précarité la plus totale, et voient leur bien-être se détériorer, alors que ceux vivant à quelques encablures bénéficient d’abondance, de confort et de droits. Ils n'ont pas demandé à être là et rêvent, comme tous ceux de leur âge, à une vie meilleure, celle de l’autre côté en est bien une.
Contrairement à une prison classique aux murs visibles, comme celle d’El Harrach, les camps de Tindouf en sont une à ciel ouvert, un espace contraint où ces jeunes sont séquestrés sans jugement, sans perspective de liberté, ni possibilité de retour sur leur terre natale, non par choix volontaire, mais par celui de leurs geôliers.
Point commun entre El Harrach et Tindouf : le jeu sordide d’un régime militaire d’un autre temps.
Cette situation prolongée évoque de façon saisissante la privation de liberté subie par les séquestrés de Tindouf et les prisonniers politiques algériens que Boualem Sansal décrit dans sa lettre. Tous deux incarnent cette même voix étouffée, ce même espoir confisqué par les caprices d’officiers qui n’en portent que le nom, et par un caporalisme qui, depuis 1962, ne cesse de s’inventer des ennemis, d’utiliser la torture, la répression et la privation des droits fondamentaux pour maintenir sa mainmise sur l'un des pays les plus riches du monde. Ce régime a étouffé toute expression démocratique, allant de l’annulation de résultats d’élections jusqu’à l’assassinat spectaculaire, retransmis en direct à la télévision, du président Mohamed Boudiaf, pour faire passer un message de terreur à tout un peuple. Récemment encore, il a réprimé sans gêne les manifestations pacifiques du Hirak et emprisonné ses leaders. Ce régime n’hésite même plus à malmener ses plus fidèles serviteurs. Pêle-mêle, chefs de gouvernement, ministres, hauts dignitaires, hommes d'affaires, généraux et journalistes, même étrangers d’ailleurs, sont l’objet de procès expéditifs où seule la voix de son maître retentit. Ils se retrouvent dans la même prison, la célébrissime El Harrach.
Dans sa lettre, Sansal exprime la douleur physique et morale d’un homme enfermé pour avoir évoqué l'histoire, osé défendre la justice et la dignité. Ses mots portent la voix de tous ceux que le régime cherche à réduire au silence. Cette voix captive trouve un écho douloureux dans le sort des jeunes séquestrés de Tindouf, eux aussi privés de leurs libertés les plus élémentaires et condamnés à une attente interminable dans un environnement désertique, hostile et sans perspective.
Loin d’être une simple analogie, cette comparaison révèle une réalité universelle : qu’elle soit derrière des barreaux ou dans l’immensité inhospitalière du désert, la privation de liberté, l’exil forcé et l’espoir brisé restent les instruments d’une oppression politique implacable. Pour ces jeunes, la « marche à travers un désert sans fin » est à la fois une épreuve physique, marquée par la pauvreté extrême, la chaleur accablante et l’isolement, et une métaphore de leur quête d’identité, de leur rêve de recouvrer leur liberté et de rejoindre la mère patrie.
Au-delà de la dénonciation, dans sa lettre, Sansal lance un appel solennel à la France, qu’il prie de ne pas sacrifier ses valeurs sur l’autel de contingences mercantiles. Le même appel est adressé à la communauté internationale, au nom des jeunes séquestrés de Tindouf, pour que les principes des droits humains ne soient pas sacrifiés sur l’autel des intérêts géopolitiques. Cet appel prend tout son sens face à la situation de cette jeunesse, dont une grande partie n’est même pas originaire du Sahara marocain, mais qui continue d’être enfermée dans une situation d’exil et d’oubli.
Ainsi, derrière deux murs différents, une cellule de prison et des camps de réfugiés non recensés, non reconnus en tant que tel, se cache la même tragédie : celle d’êtres humains réduits à l’attente, à la privation de liberté et à un combat silencieux pour ne pas disparaître. Cette convergence met en lumière l’urgence d’une action humanitaire et politique forte pour mettre fin à ces enfermements, afin que la liberté de penser, de vivre et de décider de son propre destin ne soit plus jamais capturée par une machine politique oppressive, pensée et implémentée à partir d’un état-major anachronique.
Merci, Monsieur, d’avoir réveillé en moi cette fibre de compassion, voire de pitié, pour des jeunes qui méritent de vivre un avenir meilleur.
Je reprends ici ces mots de Boualem Sansal, que j’adresse aux jeunes séquestrés de Tindouf :
« La peur est une prison plus vaste que celle où je me trouve, et elle est plus difficile à briser. Mais je sais qu’un jour, le mur tombera. Les dictateurs finissent toujours par tomber. »
Jeunes de Tindouf,
Vous briserez les barbelés, vous franchirez les check-points pour rentrer chez vous, par la force de votre caractère et la puissance de votre volonté. Votre pays, celui de vos ancêtres, le Royaume du Maroc, vous attend ; l’avenir vous y tend les bras ; la vie vous y sourira pour l’éternité, vous y gouterez à la liberté, à la joie de vivre, de vous construire et d'assurer un avenir heureux à vos enfants. Vos rêves s'y réaliseront et vos ambitions se concrétiseront. Vous y serez le prolongement de vos ancêtres dans une nation diverse et puissante, comme elle le fût des siècles et des siècles durant. Vous y participerez à enrichir l'humanité par votre savoir, votre créativité, votre génie.
Il faut juste oser.
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Libertés confisquées : El Harrach et Tindouf, deux visages d’une même oppression
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Discours du trône de Sa Majesté le Roi: l'Algérie saisira t'elle sa dernière chance pour sauver la face...
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Le discours de Sa Majesté le Roi, prononcé le 28 juillet 2025 à l’occasion de la fête du Trône, revêt une signification particulière dans un contexte diplomatique certes nouveau mais se construisant depuis longtemps déjà. Les circonstances rapprochées sont marquées par la tournée de Massad Boulos, père de l’un des gendres de Donald Trump et envoyé spécial du président dans la région. Elles sont aussi accentuées par les propos devant le Congrès américain de l’ambassadeur nouvellement désigné à Rabat et très proche du président. Richard Duke Buchan III n'y est pas passé par quatre chemins. Le Sahara est marocain. Il connaît bien la région pour avoir été ambassadeur en Espagne.
Cette situation en dit long sur la dynamique actuelle du conflit autour du Sahara marocain et sur la posture en désarroi de l’Algérie face à cet enjeu.
Dans son discours largement suivi et repris par les Marocains, la parole de Sa Majesté étant rare et très attendue, le Roi du Maroc met l’accent sur la « main tendue » répétée par Rabat. Il insiste sur la fraternité entre les peuples marocain et algérien, tout en soulignant la constance de sa position. L’objectif est de peser moralement et diplomatiquement, en donnant une image de responsabilité et d’ouverture, tout en dénonçant implicitement l’obstruction algérienne. Cette rhétorique offre en réalité une porte de sortie à une Algérie isolée sur la scène internationale. S'adressant au peuple algérien, Sa Majesté le prend à témoin en fait.
En valorisant explicitement les soutiens grandissants à sa proposition, notamment ceux récents du Royaume-Uni et du Portugal, Sa Majesté envoie un message à double lecture :
- *Le Maroc bénéficie d’un appui croissant pour sa proposition d’autonomie, ce qui légitime sa position largement soutenue par l’Occident, le monde arabe, ainsi que par la majorité des pays africains et d’autres régions ;*
- *Dans le même temps, l’Algérie se trouve de plus en plus isolée diplomatiquement, comme le confirme le silence gêné autour de la question du Sahara dans les communiqués officiels, notamment après la visite de l’envoyé spécial américain.*
Le discours fait fi de la nouvelle donne et passe directement à une proposition constructive de dialogue dans un cadre fraternel.
De l'autre côté, l’absence de mention du Sahara occidental dans les déclarations officielles algériennes, suite à la rencontre de Boulos avec le président Teboune, est particulièrement lourde de sens. S'ajoute à cela la récente déclaration du président libanais, faite devant Teboune et son entourage rapproché dans le haut lieu du pouvoir algérien. Il remercia les Royaumes d'Arabie Saoudite et du Maroc pour leur implication dans la résolution de la crise politique dans son pays, et pas un mot sur le Sahara. Le timbre de voix de Joseph Aoun fait mal au tympan de la garde alignée. Les visages sont crispés.
Cela reflète une volonté ou une impossibilité politique de l’Algérie à aborder publiquement ce sujet sous la pression internationale, sinon en présence de pays marginaux. Il y a également un embarras ou une divergence entre la réalité politique régionale et la communication diplomatique d’Alger. Le fait que l’envoyé spécial américain poursuive sa tournée, avec pour mission claire, selon Trump, « d’en finir avec ce conflit artificiel », témoigne de la détermination internationale à favoriser une résolution privilégiant la proposition marocaine. En tous cas, on peut le comprendre à la lecture de la lettre de Trump à Sa Majesté à l'occasion de la fête du Trône.
Sommes-nous proches d’un scénario similaire à celui du règlement du conflit entre le Rwanda et la RDC ?
L’appel renouvelé de SM le Roi peut être vu comme un dernier recours, une offre finale d’apaisement : une opportunité pour l’Algérie de sortir de sa posture bornée sans perdre la face, en s’appuyant sur une proposition crédible et acceptée internationalement. Le Maroc a su montrer à la fois sa patience et sa fermeté. La suite dépend désormais du choix algérien.
Malheureusement, au lieu d'une réponse officielle, les autorités d’Alger ont communiqué indirectement par l’intermédiaire de médias dont l’obscénité de certains propos laisse perplexe. Ils vont jusqu'à dire que le Roi du Maroc avait fini par jeter l’éponge devant l’intransigeance de l'Algérie. La bouée de sauvetage tendue par le Roi, à un régime languissant, est perçue comme une éponge par celui-là même qui en a besoin.
Dommage.
L’Algérie est désormais face à ses contradictions, confrontée à une contrainte complexe. Poursuivre le soutien au Polisario signifie l’enlisement et un isolement risqué, tant au plan régional qu’international, avec une menace d’affaiblissement politique encore plus forte en interne. Le pays est en proie à une crise économique sans précédent, limitant, par manque de devises, des importations pourtant vitales à l’économie et au peuple. Les coupures récurrentes d’électricité et surtout d’eau dans plusieurs régions n’arrangent rien. L'état de délabrement des villes laisse perplexe. Les entretiens rassurants de Teboune n’altèrent pas la soif d’une population aigrie.
Saisir l’appel marocain permettrait à Alger de se repositionner politiquement sans perdre la face ; refuser explicitement le dialogue est de plus en plus coûteux et diplomatiquement insoutenable. L’Algérie risque de sombrer dans une crise qui ne profite ni à sa crédibilité internationale, ni à la stabilité régionale, et encore moins à sa stabilité domestique.
L’intervention de l’envoyé spécial américain dans la région, la discrétion sur le dossier du Sahara dans les communiqués algériens, et le discours du Roi du Maroc convergent vers une même réalité : le statu quo ne peut plus durer.
L’appel royal généreux et empreint de sagesse est effectivement une dernière chance offerte à l’Algérie pour sortir de l’impasse, éviter l’embarras politique international et préserver une certaine dignité à ses dirigeants.
En optant pour le dialogue, Alger sauverait également la face en interne, vis-à-vis d’un peuple qui, depuis cinq décennies, a été nourri à la haine du Royaume et sacrifié pour une cause qui ne lui a apporté que misère et désappointement.
Que ressent le peuple quand il voit des mercenaires occuper une partie de son territoire et se pavaner à ses frais, se faisant passer pour les leaders d’une « république » de pacotille.
Le contexte international, avec des acteurs majeurs clairement engagés pour une résolution pragmatique, réduit les marges de manœuvre algériennes.
L’Algérie saura-t-elle profiter de cette opportunité pour réorienter sa politique, ou choisira-t-elle la poursuite d’une stratégie coûteuse et potentiellement délétère ?
Dans ce cas, il n’y aura qu’un seul perdant : l’Algérie.
La dynamique régionale et internationale s’accélère chaque jour un peu plus en faveur de la proposition marocaine. C’est dans ce sens, et uniquement dans ce sens, qu’il faut entendre le discours du Trône du Roi du Maroc, et pas autrement.
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Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, roi du Maroc à l'occasion du 26ème anniversaire de l'intronisation de Sa Majesté.
875
Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, roi du Maroc à l'occasion du 26ème anniversaire de l'intronisation de Sa Majesté.
**Partie I**
Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, roi du Maroc à l'occasion du 26ème anniversaire de l'intronisation de Sa Majesté.
Discours prononcé le 28 juillet 2025.
“Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.
Cher peuple,
La célébration de la Glorieuse Fête du Trône constitue un rendez-vous annuel qui renouvelle les liens d’allégeance mutuelle qui nous unissent. Elle est aussi un moment privilégié pour exalter de nouveau les sentiments d’affection et de loyauté qui nous lient indéfectiblement, sans jamais cesser de gagner en intensité.
L’occasion nous est également donnée de faire le point sur l’état de la Nation, en dressant le bilan des acquis que nous avons engrangés et en faisant la synthèse des projets et des défis qui nous attendent. Nous nous mettons ainsi en capacité d’aborder l’avenir avec confiance et optimisme.
Depuis Notre Accession au Trône, Nous avons œuvré à la construction d’un Maroc avancé, uni et solidaire, aussi bien à travers la promotion du développement économique et humain global que par la ferme volonté de conforter la place de notre pays dans le concert des nations émergentes.
Loin d’être le fruit du hasard, les réalisations accomplies par notre pays procèdent plutôt d’une vision à long terme et elles reflètent la pertinence des choix majeurs opérés en matière de développement. Elles ont également été favorisées par le climat de sécurité et de stabilité politique et institutionnelle dont jouit le Maroc.
Partant de cette base solide, et en accord avec le Nouveau Modèle de Développement, Nous nous sommes attaché à consolider les attributs de cet essor socio-économique et à bâtir une économie compétitive, plus diversifiée et plus ouverte, dans un cadre macro-économique sain et stable.
En dépit de la succession d’années de sécheresse et de l’exacerbation des crises internationales, l’économie nationale a maintenu un taux de croissance conséquent et régulier, au cours des dernières années.
Par ailleurs, le Maroc connaît un renouveau industriel sans précédent : les exportations industrielles, notamment celles liées aux métiers mondiaux, ont plus que doublé depuis 2014.
Grâce aux orientations stratégiques que le Maroc s’est tracées, les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, des énergies renouvelables, des industries agroalimentaires et du tourisme constituent désormais un levier essentiel de notre économie émergente, tant en termes d’investissements qu’en matière de création d’emplois.
Terre d’investissement s’il en est, le Maroc émergent est singulier par la multiplicité et la diversité des partenaires dont il est un associé responsable et fiable. En effet, à la faveur des accords de libre-échange, l’économie nationale est liée à plus de trois milliards de consommateurs à travers le monde.
Aujourd’hui, le Maroc dispose également d’infrastructures modernes, robustes et aux standards mondiaux.
En consolidation de ces infrastructures, Nous avons récemment lancé les travaux d’extension de la Ligne Grande Vitesse reliant Kénitra à Marrakech, ainsi qu’une série de projets d’envergure dans les domaines de la sécurité hydrique et alimentaire de notre pays et de sa souveraineté énergétique.
Cher peuple,
Ainsi que tu le sais, aucun niveau de développement économique et infrastructurel ne saurait Me contenter s’il ne concourt pas effectivement à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, de quelque frange sociale et de quelque région qu’ils appartiennent.
Partant de là, Nous avons toujours porté un intérêt particulier à la promotion du développement humain, notamment à travers la généralisation de la protection sociale et l’attribution de l’aide directe aux ménages qui y sont éligibles.
Les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2024 ont mis en évidence un ensemble de transformations démographiques, sociales et spatiales dont il faudra tenir compte dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.
A titre d’exemple, le niveau de la pauvreté multidimensionnelle a nettement reculé à l’échelle nationale, passant de 11,9 % en 2014 à 6,8% en 2024.
Par ailleurs, le Maroc a dépassé, cette année, le seuil de l’Indice de Développement Humain (IDH), pour se classer désormais dans la catégorie des pays à “développement humain élevé”.
Mais il est regrettable de voir que certaines zones, surtout en milieu rural, endurent encore des formes de pauvreté et de précarité, du fait du manque d’infrastructures et d’équipements de base.
Cette situation ne reflète en rien Notre vision de ce que devrait être le Maroc d’aujourd’hui. Elle ne donne pas non plus la pleine mesure des efforts que nous déployons pour renforcer le développement social et réaliser la justice spatiale.
De fait, il n’y a de place, ni aujourd’hui, ni demain pour un Maroc avançant à deux vitesses.
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Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, roi du Maroc à l'occasion du 26ème anniversaire de l'intronisation de Sa Majesté.
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Partie II
Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, roi du Maroc à l'occasion du 26ème anniversaire de l'intronisation de Sa Majesté.
Discours prononcé le 28 juillet 2025.
Cher peuple,
Voici venu le temps d’amorcer un véritable sursaut dans la mise à niveau globale des espaces territoriaux et dans le rattrapage des disparités sociales et spatiales.
Nous appelons donc à passer des canevas classiques du développement social à une approche en termes de développement territorial intégré.
Notre objectif est que, sans distinction ni exclusion, et dans quelque région que ce soit, les fruits du progrès et du développement profitent à tous les citoyens.
A cet effet, Nous avons orienté le gouvernement pour l’élaboration d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial fondés sur la valorisation des spécificités locales, la consolidation de la régionalisation avancée et le principe de complémentarité et de solidarité entre les entités territoriales.
Ces programmes doivent pouvoir compter sur la mutualisation des efforts de tous les acteurs et sur leur articulation autour de priorités clairement définies et de projets générateurs d’impacts réels, couvrant notamment :
Premièrement : la promotion de l’emploi, à travers la valorisation des potentialités économiques régionales et l’instauration d’un climat favorable à l’entrepreneuriat et à l’investissement local.
Deuxièmement : le renforcement des services sociaux de base, plus particulièrement l’éducation et l’enseignement ainsi que les soins de santé, de manière à préserver la dignité des citoyens et à instaurer la justice spatiale.
Troisièmement : l’adoption d’un modèle de gestion proactive et durable des ressources en eau, au regard de l’aggravation du stress hydrique et du changement climatique.
Quatrièmement : le lancement des projets de mise à niveau territoriale intégrée, en totale résonance avec les mégaprojets en chantier à l’échelle du pays.
Cher peuple,
A près d’un an de la tenue des prochaines législatives, prévue à l’échéance constitutionnelle et légale ordinaire, Nous insistons sur la nécessité de préparer le Code général des élections à la Chambre des représentants afin qu’il soit adopté et porté à la connaissance générale avant la fin de l’année en cours.
A cet égard, Nous avons donné Nos Hautes Directives à Notre ministre de l’intérieur pour que le prochain scrutin législatif fasse l’objet d’une préparation judicieuse et, qu’à cet effet, des consultations politiques soient ouvertes avec les différents acteurs.
Cher peuple,
Notre souci de conforter la place du Maroc en tant que pays émergent va de pair avec Notre engagement réitéré à demeurer ouverts sur notre environnement régional et plus particulièrement sur notre voisinage immédiat avec le peuple algérien frère.
En Ma qualité de Roi du Maroc, Ma position est claire et constante : le peuple algérien est un peuple frère que des attaches humaines et historiques séculaires lient au peuple marocain, particulièrement par la langue, la religion, la géographie et le destin commun.
Pour toutes ces considérations, J’ai constamment tendu la main en direction de nos Frères en Algérie. J’ai également exprimé la disposition du Maroc à un dialogue franc et responsable ; un dialogue fraternel et sincère portant sur les différentes questions en souffrance entre les deux pays.
Notre attachement inébranlable à la politique de la main tendue en direction de Nos Frères en Algérie procède de l’intime conviction que Nous portons en Nous, quant à l’unité de nos peuples et à notre capacité commune à dépasser cette situation regrettable.
Nous réaffirmons également notre attachement à l’Union du Maghreb dont Nous sommes persuadés qu’elle ne pourra se faire sans l’implication conjointe du Maroc et de l’Algérie, aux côtés des autres Etats frères.
D’autre part, Nous sommes fiers du soutien international croissant à la Proposition d’Autonomie, considérée comme la seule et unique solution au conflit autour du Sahara marocain.
A cet égard, Nous exprimons Nos remerciements et Notre considération au Royaume-Uni ami et la République Portugaise pour leurs positions constructives venues appuyer la Proposition d’Autonomie, dans le cadre de la souveraineté du Maroc sur son Sahara et renforcer celles de nombreux pays dans le monde.
Ces positions favorables au bon droit et à la légitimité nous inspirent honneur et fierté. Elles nous poussent davantage à la recherche d’une solution consensuelle qui sauve la face à toutes les parties, où il n’y aura ni vainqueur ni vaincu.
Cher peuple,
La commémoration de la Glorieuse Fête du Trône est l’occasion pour Nous de rendre un hommage particulier à Nos Forces Armées Royales, à la Gendarmerie Royale, à l’Administration territoriale, à la Sûreté nationale, aux Forces Auxiliaires et à la Protection civile, toutes composantes confondues, pour leur dévouement et leur mobilisation constante, sous Notre commandement, à défendre l’unité nationale et à préserver la sécurité et la stabilité du pays.
A cet égard, Nous nous remémorons avec une vive émotion le souvenir des valeureux martyrs de la Nation, au premier rang desquels Notre Auguste Grand-Père, feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et Notre Illustre Père, feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu les ait en Sa sainte miséricorde.
Pour conclure, il n’y a rien de mieux que ce verset du Saint-Coran : «Qu’ils adorent le Seigneur unique de cette Maison qui les a nourris contre la faim et les a rassurés contre la peur ». Véridique est la parole de Dieu.
Wassalamou alaikoum wa rahmatoullah wa barakatouh”.
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Discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, roi du Maroc à l'occasion du 26ème anniversaire de l'intronisation de Sa Majesté.
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Quand Christopher Nolan illumine Dakhla, Dakhla sublime son film...
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Christopher Nolan vient d’achever à Dakhla, joyau du sud marocain, le tournage d’une partie de son prochain film, "The Odyssey". C'est une adaptation cinématographique de l’épopée d’Ulysse. Parmi les lieux de tournage choisis, la spectaculaire Dune Blanche, située à une trentaine de kilomètres de Dakhla, un décor naturel exceptionnel mêlant sable blanc et lagune turquoise, qui a largement contribué à la richesse visuelle du film.
Cette superproduction hollywoodienne réunit un casting prestigieux : Matt Damon y incarne Ulysse, aux côtés de Zendaya, Charlize Theron, Tom Holland, Robert Pattinson, Anne Hathaway et Lupita Nyong’o. La sortie mondiale du film est prévue pour le 15 juillet 2026. Avant de poser leurs caméras à Dakhla, l’équipe de Nolan avait filmé des séquences à Ouarzazate, notamment au Ksar Aït Ben Haddou, ainsi qu’en Italie. Initialement, Nolan envisageait des lieux comme les Bermudes ou l’Australie pour certaines scènes maritimes, mais le choix s’est finalement porté sur le sud du Royaume, reconnu pour la diversité et la qualité de ses paysages naturels.
Le tournage à Dakhla est largement perçu comme une formidable opportunité pour la ville et pour le Maroc, renforçant leur visibilité sur la scène cinématographique internationale tout en valorisant l’industrie locale du film.
Mais qui est Christopher Nolan dans le monde du cinéma ? En 2024, il a remporté deux Oscars majeurs : celui du meilleur réalisateur et du meilleur film pour Oppenheimer (2023). Il a également reçu le César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, le BAFTA du meilleur réalisateur, ainsi que plusieurs autres distinctions prestigieuses telles que les Golden Globes et les Directors Guild of America Awards toujours pour Oppenheimer. Ce bref aperçu atteste que Nolan n’est pas une figure ordinaire dans l'industrie du cinéma? C'est l'un des plus grands cinéastes au monde.
Cependant, cette production a suscité étonnement des controverses, infondées et dénuées de rigueur. Le média Middle East Eye lui a consacrée un article condamnant le tournage à Dakhla, adoptant un ton sélectif et victimisant, s’appuyant sur une rhétorique de « décolonisation » et de prétendues « voix autochtones ». Cette critique, truffée d’inexactitudes historiques et d’un parti pris évident, révèle soit une ignorance profonde de l'histoire de ces contrées et de leur géographie physique et humaine, soit une volonté délibérée de déformer la réalité pour une quelconque contrepartie…
Le tournage s’est déroulé dans une ville paisible et stable, dotée d’infrastructures modernes, où règne une souveraineté marocaine incontestable. Et c'est probablement cette stabilité qui dérange certains, notamment parce qu’elle met en lumière les succès du Royaume dans cette région de son territoire, contrastant avec la situation difficile générée par le Front Polisario qui avec sa tutelle, n’a apporté aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf que désespoir et absence de dignité, depuis près de 50 ans.
Alors que Middle East Eye accuse le Maroc de « normalisation culturelle », l'article omet de mentionner que l’Algérie exerce une véritable occupation sur les Sahraouis séquestrés dans les camps de la honte, où ces derniers, minoritaires par rapport aux sahraouis au Maroc, ne disposent ni de liberté de circulation, ni de nationalité, ni d’une presse indépendante. Ils ne bénéficient même pas du statut de réfugiés, les Nations unis étant empêchées par le pays hôte de les recenser . La vraie question demeure donc : qui est le véritable colonisateur dans ce contexte ?
Les Sahraouis, majoritaires, vivant dans le Sahara marocain bénéficient d’un niveau de vie significativement supérieur à celui des populations des camps de Tindouf, voire du pays hôte toute région confondues. Ils participent aux processus démocratiques, dirigent leurs communes, villes et régions, participent à la vie politique du Royaume, occupent des postes de responsabilités à tous les niveaux de l'état, créent des entreprises, animent des associations, voyagent librement et produisent des œuvres culturelles enrichissante pour leur pays. Leurs enfants vont dans des écoles et des universités de qualité. Ils se soignent dans des hôpitaux haut de gamme et n’ont nul besoin qu’un média prétende parler à leur place.
En réalité, cet article n’a rien à voir avec un journalisme sérieux, mais traduit une nostalgie d’un colonialisme inversé et une vision néo-orientaliste dépassée. Il s’agit d’une mise en scène idéologique orchestrée par un groupe d’activistes européens, utilisant les Sahraouis comme instruments d’une propagande déjà vue pour ne pas dire ridicule. L'objectif ici n’est ni la paix, ni l’autonomie réelle, mais la perpétuation d’un ressentiment artificiel, au service de leur chimère d’un État sahraoui indépendant. Un état qui n’existera jamais.
Entre temps, l'équipe de tournage de "The Odyssey" , satisfaite de la qualité de l'accueil, de l'assistance et du soutien des autorités marocaines et du travail réalisé, est bel et bien rentrée aux USA à bord d'un avion Royal Air Maroc affrété pour l'occasion.
Gageons que Christopher Nolan ne fera pas longtemps avant de revenir avec un autre projet et que la beauté des images de son film, pousseront d'autres grands du cinéma mondial à venir à Dakhla pour sublimer leurs œuvres prochaines.
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Les BRICS, étendard du « Sud global » : entre puissance montante et fracture interne
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Le XXIe siècle verra-t-il l’avènement d’un ordre multipolaire fondé sur les BRICS ? Rien n’est moins sûr. Leur poids économique est incontestable, leur volonté politique affichée. Mais sans vision commune, sans gouvernance institutionnelle renforcée, et sans capacité à arbitrer les intérêts nationaux, les BRICS pourraient bien rester ce qu’ils sont encore aujourd’hui : un miroir grossissant des tensions du monde, plus qu’un acteur structurant de son avenir
Lorsqu’en 2001, Jim O’Neill, économiste chez Goldman Sachs, forge le sigle «BRIC» pour désigner quatre économies émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine), il ne soupçonne probablement pas que cette catégorie d’investissement deviendra, en deux décennies, une réalité géopolitique d’ampleur planétaire. En 2010, l’Afrique du Sud intègre le groupe, puis en 2024-2025, une vague d’adhésion sans précédent transforme l’acronyme en plateforme hétérogène mais stratégiquement ambitieuse. L’élargissement aux Émirats arabes unis, à l’Iran, à l’Indonésie, à l’Égypte et à l’Éthiopie cristallise une mutation profonde : les BRICS aspirent à devenir la voix politique du Sud global.
Avec plus de la moitié de la population mondiale et 41 % du PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA), ils revendiquent un rôle majeur dans la redéfinition des équilibres planétaires. Le sommet de Rio, en juillet 2025, en est l’illustration la plus aboutie. Mais derrière la puissance affichée se dissimule un paradoxe gênant : le groupe est à la fois la locomotive d’une multipolarité affirmée et le théâtre de rivalités profondes. Peut-on bâtir un contre-modèle global avec des fondations aussi dissonantes ?
Un levier structurel du Sud global
Les BRICS se veulent l’étendard d’un Sud historiquement marginalisé. Leur répertoire rhétorique s’appuie sur la contestation de l’ordre de Bretton Woods, la dénonciation des conditionnalités imposées par les institutions occidentales, et l’affirmation d’une souveraineté économique fondée sur la coopération Sud-Sud. La création de la Nouvelle Banque de Développement (NDB), dotée de 50 milliards de dollars, en est la concrétisation. Depuis 2016, plus de 120 projets ont été financés, dans une logique de développement désoccidentalisé.
Le poids des BRICS dans les ressources stratégiques est également notable : 30 % de la production pétrolière mondiale, un quasi-monopole sur certains minerais critiques, et une emprise croissante sur les chaînes de valeur agricoles. Leur résilience face aux chocs économiques mondiaux s’est affirmée post-Covid, avec une croissance médiane supérieure à celle des économies avancées (3,4 % contre 2,8 % en 2025).
Hétérogénéité structurelle et fractures politiques
Mais l’unicité du message ne masque pas la pluralité des intérêts. Chine planificatrice, Inde démocratique, Russie autoritaire, Brésil fragmenté, Afrique du Sud en crise sociale : le groupe peine à forger un agenda politique cohérent. Les différends sino-indiens, la prudence diplomatique du Brésil ou les ambitions régionales de l’Iran illustrent les limites de l’unité de discours.
Les absences remarquées de Xi Jinping et la visioconférence de Vladimir Poutine au sommet de Rio illustrent les contraintes judiciaires ou stratégiques pesant sur certains membres. La gestion de la crise à Gaza ou des frappes contre l’Iran a fait l’objet de positions communes prudentes, symptomatiques d’une diplomatie à géométrie variable.
Un contre-modèle incertain
La promesse d’une gouvernance alternative se heurte à la lenteur des convergences. Si les engagements de Rio sur l’IA, le climat ou la santé publique dénotent une volonté d’agenda positif, ils pâtissent d’une mise en œuvre encore balbutiante. De même, la volonté de dé-dollarisation reste plus incantatoire que réaliste, faute de mécanismes de compensation robustes.
En revanche, la demande d’adhésion de plus de trente pays confirme une chose : les BRICS fascinent. Ils symbolisent une alternative, un espoir, une redistribution des cartes. Mais la fragmentation interne pourrait rapidement transformer ce catalyseur en coquille vide, à l’image du non-alignement jadis.
Et le Maroc dans tout cela ?
Dans cette dynamique mondiale en mutation, le Maroc pourrait tirer profit d’un rapprochement stratégique avec les BRICS, à condition d’y voir un levier de diversification et non une posture d’alignement exclusif. Cette perspective ne signifierait nullement une rupture avec les partenaires occidentaux, mais bien une extension logique de la politique d’ouverture entamée par Rabat depuis plusieurs années.
L’intérêt d’une telle démarche serait double : accéder à un marché élargi représentant plus de la moitié de la population mondiale, et bénéficier de dispositifs de financement alternatifs, potentiellement moins contraignants que ceux proposés par les institutions occidentales. Le Maroc, en quête d’un positionnement accru sur l’échiquier international, pourrait ainsi renforcer son autonomie stratégique tout en affirmant son rôle dans un ordre multipolaire en construction.
Certes, les critères initiaux d’entrée au sein des BRICS — forte dynamique économique, industrialisation accélérée — semblaient longtemps éloignés de la trajectoire marocaine. Mais l’élargissement récent du groupe à des pays connaissant des défis économiques similaires suggère une redéfinition des critères d’adhésion. L’enjeu n’est plus uniquement la performance, mais aussi la volonté politique de contribuer à une réforme du système international.
Dans ce cadre, le Maroc dispose d’atouts réels : une diplomatie active, des partenariats Sud-Sud structurants, une stabilité institutionnelle relative, et une ambition affirmée de souveraineté économique. Il pourrait ainsi incarner une passerelle entre l’Afrique, le monde arabe et l’Occident, tout en s’inscrivant dans une architecture mondiale en recomposition.
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Les BRICS, étendard du « Sud global » : entre puissance montante et fracture interne
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Par son soutien au plan d’autonomie marocain, Jacob Zuma secoue Pretoria, le Polisario et au delà..
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La visite de Jacob Zuma au Royaume du Maroc a déclenché une riposte diplomatique désespérée du Front Polisario en Afrique du Sud, témoignant d’un véritable séisme politique déterminant autour du conflit du Sahara marocain. Le Polisario et son parrain ne se sentent pas bien depuis et montrent une fébrilité révélatrice d’une perte de repères en Afrique même, dans des régions jusqu'ici acquises aux « thèses des séparatistes ».
Mais qui est donc ce monsieur dont la parole a provoqué tant de remous et de désarroi ?
Jacob Zuma est un homme d'État sud-africain. C'est un ancien combattant de la lutte anti-apartheid, emprisonné pendant dix ans dans la fameuse prison de Robben Island. Porté par le Congrès national africain (ANC), il a gravi les échelons politiques pour devenir vice-président de la République d'Afrique du Sud de 1999 à 2005 et président de 2009 à 2018, succédant à Thabo Mbeki à la tête de l'État. Zuma a également été président de l'ANC de 2007 à 2017.
Malgré ses affaires judiciaires et sa sortie de la présidence, il conserve un poids politique extrêmement sérieux, notamment à travers le uMkhonto we Sizwe (MK) part qu'il dirige désormais et qui est devenu la troisième force politique du pays aux élections de mai 2024.
Ce n'est donc pas n'importe quel Sud-Africain qui vient de prendre la parole sur un sujet aussi important pour le continent et le monde.
Le 15 juillet 2025 à Rabat, en son nom et en celui du parti MK, Jacob Zuma a pris une position sans ambiguïté en faveur du Maroc, rompant avec la ligne assez récente tout de même de Pretoria. **Il a qualifié la proposition marocaine d’autonomie de « solution pragmatique et équilibrée », garantissant la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud, tout en offrant une gouvernance locale significative aux populations locales.**
Cette prise de position, soutenue officiellement par le parti MK, constitue un revirement spectaculaire en Afrique du Sud et dans les parages. En effet, jusqu’à présent, l’Afrique du Sud soutenait la fantoche république arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Front Polisario, dans une logique de solidarité panafricaine contre la colonisation, en cohérence surtout avec le positionnement idéologique obtus de l’Algérie. Une idéologie désuète collée artificiellement au cas des provinces du sud marocain, une fois récupérées par le Maroc. La colonisation espagnole de cette partie intégrante de l'Empire chérifien a duré environ 91 ans, de 1884 à 1975. L’Espagne avait proclamé un protectorat sur la région du Sahara marocain, alors appelée **Sahara espagnol**, le 26 décembre 1884, et gouverna ce territoire jusqu’en 1975, date à laquelle elle se retire suite à l’accord de Madrid passé avec le Royaume du Maroc.
Depuis la disparition de Nelson Mandela, la République d'Afrique du Sud s’était rapidement rangée du côté de l’Algérie et de son rêve invraisemblable d’un État indépendant entre la Mauritanie et le Maroc. L'orientation inexpliquée du pays arc-en-ciel fait abstraction du soutien historique du Maroc à la lutte sud-africaine contre l’apartheid.
En réaction donc aux déclarations récentes de l'ancien président sud-africain à Rabat, où il a exprimé un soutien explicite au plan d'autonomie marocain pour le Sahara, le Front Polisario a rapidement envoyé son *ministre des Affaires étrangères* à Pretoria. La démarche s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu, marqué par un virage majeur dans la politique sud-africaine concernant le conflit du Sahara, territoire anciennement espagnol. Jusqu'ici, point de divergences ; l'ensemble des forces politiques du pays étaient parfaitement alignées sur la position officielle du gouvernement.
Pris de panique, le Front Polisario a dépêché à Pretoria une délégation conduite par le dit **ministre des Affaires étrangères**, Mohamed Yeslem Beissat, qui connaît bien le terrain pour y avoir représenté des années durant l’entité fantoche. Officiellement invitée par l'ANC, dirigé par Cyril Ramaphosa, la délégation participe à un « sommet des mouvements de libération » prévu du 25 au 28 juillet à Pretoria. Ce dit « sommet », sur le thème « Défendre les acquis de la libération, promouvoir un développement socio-économique intégré, renforcer la solidarité pour une Afrique meilleure », rassemblera aussi d’autres défenseurs de causes similaires, comme le Palestinien Jebril Rajoub, allié des positions algériennes et du Polisario. La réunion est en fait organisée par ** l’ambassade sud-africaine à Alger, ** dans le seul but de soutenir les positions du mouvement séparatiste et d'en venir à la rescousse.
Il faut noter que l’ANC a vite condamné le soutien de Jacob Zuma à la marocanité du Sahara occidental pour une question de principe, pas plus. Zuma, s'étant séparé de l'organisation mère, est accusé de trahison et de dissidence impardonnable. Cela ne veut pas dire que toutes les composantes de l'ANC soient encore sur la même ligne que celle défendue par Ramaphosa. Depuis quelque temps déjà, nombreux sont les dirigeants de l'ANC qui se sont rendu compte de la grosse perte de leur pays en s'alignant sur une position algérienne qui ne mène à rien. Face à ce changement majeur émanant d’une figure politique influente, le Polisario et son parrain attitré ont engagé des consultations intenses afin de coordonner la réponse face aux nouvelles dynamiques diplomatiques aujourd'hui amplifiées par le soutien de Zuma à la position du Maroc.
Ce séisme diplomatique intervient dans un contexte inédit où plusieurs pays africains ont progressivement retiré leur reconnaissance à la RASD en faveur du plan marocain. Ce basculement pourrait isoler davantage le Polisario et son parrain sur la scène continentale. Lors de sa visite, Jacob Zuma n’a pas manqué de rappeler le rôle historique du Maroc dans la lutte contre l’apartheid, comme pour regretter le revirement inattendu de son pays après l'ère Mandela. Il a en outre plaidé pour une alliance stratégique fondée sur le respect de l’intégrité territoriale des États africains, s’éloignant ainsi du soutien aux revendications séparatistes. Une position pragmatique que partagent de nombreux responsables sud-africains. Un retour à la raison et un rapprochement avec le Royaume ne peuvent que profiter aux deux puissances économiques africaines et, partant, à l'ensemble du continent. Le Maroc et l'Afrique du Sud, seuls pays à avoir une économie véritablement industrielle et diversifiée, ont beaucoup à faire ensemble pour leur profit et celui de l'ensemble du continent. Le temps des idéologies importées en guise de paravent *démocratique et populaire* à des dictatures militaires, est révolu et ne fait plus recette.
Ainsi, la visite du *ministre du Polisario* à Pretoria apparaît comme une tentative désespérée pour limiter les conséquences d’un revirement qui pourrait transformer profondément les équilibres politiques en Afrique australe et accélérer le renforcement de la position marocaine, tant au niveau continental qu’international.
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La gauche radicale espagnole, le Maroc et la question du bout de Sahara un laps de temps espagnol...
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J’avoue ici que ce sont les écrits de Si Lahcen Hadad qui m’ont poussé à m’intéresser de plus près à cette gauche espagnole, qui campe à l’opposé de la position du gouvernement de Sánchez, pourtant lui aussi de gauche. Ne lisant pas l’espagnol, je suis donc un peu moins enclin à prêter attention aux ignominies pourtant répétées de cette gauche, malade de ne pas pouvoir accéder au pouvoir, malade de son histoire avortée, malade de ce qu’elle est en fait. Alors, pour exister, elle s’est inventée une cause. Tant pis si elle n’y comprend rien, tant pis si cela nuit aux intérêts de l’Espagne, tant pis si elle dénature l’histoire, fait fi de la géographie et de la démographie, tant pis si son raisonnement, s’il en est un, est loin de toute logique, tant pis si elle ment outrageusement. L’important, c’est d’exister et de passer aux yeux du public espagnol comme la défenseuse des causes des plus démunis… Peu importe si ceux-là ont nui au peuple espagnol ; peu importe s’ils ont du sang espagnol sur les mains. Une mauvaise foi manifeste.
En Espagne, donc, une partie importante de la gauche radicale, principalement représentée par des formations telles qu’Unidas Podemos, une alliance entre Podemos, Izquierda Unida et d’autres groupes minoritaires, entretient une posture, disons critique, pour ne pas dire belliqueuse, à l’égard du Royaume du Maroc.
Ce positionnement antinomique se nourrit d’un prisme historique marqué par la mémoire coloniale, les luttes « anti-impérialistes », mais aussi par la question du Sahara appelé "Sahara espagnol" jusqu'en 1975, car ancien territoire sous domination espagnole jusqu’à la Marche Verte en 1975.
Cette gauche radicale considère le Maroc comme un acteur belliqueux et menaçant. Le débat ne se réduit pas à des différends territoriaux : il s’inscrit dans une vision idéologique où l’État marocain est souvent présenté comme un régime autoritaire et répressif, décrit comme une puissance néocoloniale. Voilà donc sur quoi repose le soutien répété à l’artificielle cause sahraouie, présenté comme un combat anti-colonial et anti-impérialiste. Le soutien au Front Polisario semble ainsi inscrit dans l’ADN de ces gauchos peu importe les évolutions.
Historiquement, plusieurs composantes de la gauche espagnole ont exprimé un soutien clair au Front Polisario, fondé en 1973, qui a pourtant été soutenu par Kadhafi, puis hébergé, nourri et armé par le régime algérien dans le but de nuire aux intérêts du Maroc. Ce soutien se manifeste sous diverses formes :
- Dépôt de motions parlementaires en défense du droit à l’autodétermination de cette seule petite partie du Sahara ;
- Participation à des forums internationaux pro-Polisario et à des réseaux associatifs le soutenant aveuglément, peu importe les rapports sur les détournements d'aides, les viols et outrance aux droits de l'homme à Tindouf ;
- Pression sur le gouvernement espagnol et sur les institutions européennes pour qu’elles reconnaissent le statut politique du Sahara, qu’ils oublient de dire anciennement occupé par leur pays, comme territoire à décoloniser, en opposition à la souveraineté pourtant historique du Maroc. Même la proposition d’autonomie, bien connue en Espagne, ne semble pas leur convenir.
Il faut cependant savoir que ce soutien s’inscrit dans un contexte de forte contestation interne en Espagne. Depuis que le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez, en 2022, a exprimé son soutien au plan d’autonomie marocain, cette position radicale s’est quelque peu fracturée. Ce changement reflète une adaptation pragmatique de certains aux réalités géopolitiques, économiques et migratoires qui lient étroitement les deux pays.
Face aux défis liés à la gestion des flux migratoires à travers les enclaves occupées de Ceuta et Melilla, ainsi qu’à la coopération sécuritaire et économique avec le Royaume Marocain, le gouvernement espagnol a recentré sa diplomatie. Cela a conduit à un éloignement progressif de la gauche, mais pas de la gauche radicale, vis-à-vis du Polisario, marginalisant ainsi son influence sur la politique officielle.
Dans ce contexte, certaines voix au sein de la gauche radicale tentent encore de persuader les institutions européennes de maintenir la pression contre le Maroc, réclamant que le Sahara dit occidental reste au cœur des priorités pour régler un « conflit colonial » non résolu. Des groupes parlementaires et des ONG "pro-sahraouis" continuent de dénoncer les accords bilatéraux entre Madrid et Rabat, refusant que la question soit délaissée au profit d’une diplomatie plus «pragmatique».
Les institutions espagnoles et européennes, théâtre de ces tensions idéologiques, voient ainsi les forces radicales de gauche chercher à faire reconnaître la question du Sahara dit occidental comme une « affaire d’État ». Elles dénoncent la mainmise marocaine sur ce dossier et contestent vivement les politiques de normalisation diplomatique menées par Madrid.
Cette ligne traduit une fracture politique profonde, où l’idéalisme post-colonial et les revendications autodéterministes d’un autre temps s’opposent frontalement à un réalisme politique marqué par la recherche d’équilibres stratégiques régionaux.
Le soutien à la cause dite sahraouie n’est pas sans controverse. Des militants, commentateurs et victimes ont rappelé que le Front Polisario a, par le passé, été impliqué dans des opérations violentes dans les eaux territoriales espagnoles, causant la mort de pêcheurs espagnols.
Ces épisodes douloureux résonnent dans l’opinion publique espagnole et nourrissent une critique virulente des positions radicales qui soutiennent un mouvement au passé mêlant lutte politique et actions violentes. Cette mémoire pèse fortement dans le débat contemporain et est exploitée par des forces politiques opposées à ces positions de gauchos radicaux, notamment la droite espagnole.
La question du Sahara, territoire espagnol pendant un temps, reste un point important dans les relations entre l’Espagne et le Maroc. Cependant, les réalités politiques, économiques et sécuritaires actuelles poussent une diplomatie espagnole pragmatique, favorable à une coopération renforcée avec Rabat, marginalisant ainsi cette posture radicale sur la scène gouvernementale et internationale.
L'héritage historique est ici parfaitement exploité pour les nécessités contemporaines dans la gestion des relations ibéro-marocaines.
Aujourd’hui, après avoir consulté de nombreux articles et écrits relatant les positions de cette gauche d’un autre temps, je comprends un peu mieux le combat de Si Lahcen Hadad sur le sujet, et encore plus ses réponses cinglantes aux propos d’un certain Ignacio Cembrero, que je ne perçois plus que comme un névrosé sans relief. Merci, Si Lahcen.
Une question tout de même : pourquoi la gauche marocaine n’est-elle pas plus encline à prendre position et à dénoncer avec force la posture aliénée de leurs homologues espagnols ?
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Opération "Rising Lion" : au-delà des missiles, le choc des récits
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Une frappe... et un message codé
La récente opération militaire israélienne baptisée “Rising Lion” n’est pas une frappe comme les autres. Il s’agit bien sûr d’une offensive chirurgicale contre des infrastructures militaires et/ou nucléaires iraniennes sensibles, mais son nom et son timing en disent bien plus que ce que les communiqués officiels laissent paraître.
Ce n’était pas seulement une démonstration de force tactique : c’était un message géopolitique à haute charge symbolique. Un message adressé à l’Iran, au monde arabe, mais aussi à l’opinion internationale : Israël ne se contentera plus de contenir – il veut humilier, déconstruire, réécrire les narratifs et pourquoi pas provoquer une fracture intérieure suffisamment profonde au sein du régime iranien qu’elle mènerait au soulèvement du peuple et peut etre à la restauration du « candidat » occidental.
Un nom à double tranchant : “Rising Lion” — le lion qui se lève « ou se relève »
Pourquoi ce nom ? Rising Lion, littéralement le lion qui se lève, évoque une symbolique profonde dans l’histoire iranienne. Le lion est, depuis l’époque impériale, l’un des emblèmes les plus puissants de la Perse pré-islamique. Il figurait notamment sur le drapeau de l’Iran jusqu’à la révolution de 1979, associé au soleil et à la monarchie.
En choisissant ce nom, Israël manipule une icône nationale iranienne pour envoyer un message psychologique : le régime des mollahs n’est pas l’Iran éternel — il n’est qu’un accident de l’histoire, destiné à être effacé pour laisser place au “véritable Iran”, plus ancien, plus légitime, et selon certains calculs occidentaux… plus pro-occidental.
C’est un coup de maître sémantique : détourner le mythe national iranien pour en faire un slogan de frappe militaire. Israël ne se contente pas de frapper un site stratégique, il réécrit l’imaginaire iranien à sa manière.
Nous sommes en plein dans la guerre cognitive
L’opération “Rising Lion” s’inscrit dans une évolution profonde du conflit israélo-iranien : la guerre ne se limite plus aux missiles et aux drones — elle se joue dans les symboles, les récits et la mémoire nationale.
Le nom même de l’opération est destiné à saper la cohésion interne iranienne, en réveillant, dans les esprits des Iraniens, le souvenir d’une grandeur impériale aujourd’hui étouffée par le régime actuel. Un certain Iran – monarchique, laïc, occidentaliste – refait surface, même si c’est par la bouche de ses ennemis.
Israël, en cela, tente une stratégie subtile : séparer le peuple iranien de son régime en réveillant une nostalgie enfouie, celle de l’ancien lion perse, internationalement respecté, économiquement puissant, stratégiquement aligné avec l’Occident.
Un pari risqué mais structuré
Ce n’est pas la première fois qu’Israël nomme ses opérations de manière hautement symbolique. Mais avec Rising Lion, Tel-Aviv pousse plus loin l’ingénierie narrative. Il ne s’agit plus seulement de répondre militairement à une menace, mais de réécrire l’identité ennemie, de court-circuiter sa légitimité historique, et d’agiter une division entre le passé glorieux et le présent chaotique.
Pour Téhéran, cette attaque dépasse donc le simple enjeu militaire. Elle est une insulte calculée, un acte de guerre psychologique. Et pour la population iranienne, déjà fragilisée par la crise économique, l’isolement et la répression, ce genre de provocation peut produire des effets ambigus : soit renforcer la posture victimaire du régime, soit faire naître des doutes sur la direction actuelle du pays.
Le retour de l’Iran impérial : un fantasme occidental ?
En filigrane de cette opération, se dessine un vieux rêve partagé par certains stratèges occidentaux : le retour d’un “vieil Iran” débarrassé des mollahs, tourné vers l’Occident, connecté aux marchés mondiaux, et capable d’équilibrer la Turquie et l’Arabie saoudite.
Ce fantasme repose sur une lecture idéaliste (voire naïve) d’un Iran monarchique mythifié, mais il reste un ressort puissant dans la manière dont les capitales occidentales — et désormais Israël — conçoivent leur politique de long terme dans la région.
“Rising Lion” n’est donc pas seulement un nom de code militaire. C’est une projection de désir géopolitique. Et c’est ce qui la rend si dangereuse. Car si ce message est reçu comme une provocation existentielle, il pourrait pousser l’Iran à répondre non pas dans l’ombre… mais en pleine lumière.
Le lion rugit — mais de quel côté ?
Dans cette guerre d’images et de perceptions, chacun tente de s’approprier la figure du lion. Israël, en nommant ainsi son opération, veut faire croire qu’il agit pour réveiller un Iran plus ancien, plus légitime. Téhéran, de son côté, cherchera à démontrer que le seul lion debout dans la région, c’est lui — et qu’il rugira en réponse.
Le combat n’est plus seulement territorial. Il est mythique, culturel et existentiel. Et dans ce type de confrontation, les missiles comptent — mais les récits dominent.
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Histoire et géographie : piliers incontournables de la politique marocaine...
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La politique ne peut être dissociée de l’histoire ni de la géographie. Elle consiste en un ensemble d’actions et de décisions visant à organiser une société sur le plan interne, mais également dans ses relations avec le reste du monde. Elle s’inscrit toujours dans un contexte façonné par les deux dimensions fondamentales que sont l’histoire et la géographie, qui ne sont nullement de simples arrière-plans, mais offrent bien la trame sur laquelle s’articulent projets, conflits et évolutions politiques. Elle peut être influencée par une idéologie, née d’une philosophie, ou simplement forgée à partir d’un contexte donné mais cela ne dure guère.
L’histoire joue un rôle fondamental dans la compréhension des phénomènes politiques. Institutions, lois et valeurs d’un pays s’ancrent dans sa mémoire collective, héritage constitué d’événements majeurs, de ruptures ou de continuités avec le passé. Ainsi, les frontières, par exemple, sont fréquemment tracées à la suite de guerres ou de traités, résultant de conflits anciens ou récents. Elles restent les marques visibles de rivalités, de défaites, de victoires et de compromis du passé. Les relations, qu’elles soient de solidarité ou de rivalité entre nations, régions ou communautés, s’expliquent à la lumière d’histoires partagées ou divergentes.
Le Royaume du Maroc actuel ne saurait être compris sans référence à sa genèse millénaire, à l’Empire chérifien pluriséculaire ni aux dynasties successives qui ont façonné son rapport aux religions, à l’allégeance ou à la centralisation du pouvoir, selon les époques.
De la même façon, la géographie influence considérablement les choix et contraintes des politiques publiques. La répartition des ressources naturelles conditionne le développement économique, l’organisation territoriale et les rapports de force. Le relief, le climat ou l’accès aux voies maritimes déterminent les possibilités d’urbanisation, d’agriculture, de communication ou de défense. Les situations frontalières imposent des politiques diplomatiques et sécuritaires spécifiques, tandis que les espaces enclavés ou insulaires requièrent des stratégies adaptées. Certains auteurs n’hésitent pas à qualifier le Maroc de “pays insulaire” du fait de sa configuration géographique.
Il est donc inconcevable de penser une politique efficace ou légitime sans tenir compte de l’histoire et de la géographie. Chaque choix, chaque réforme, chaque ambition politique doit s’appuyer sur une compréhension approfondie du territoire et de la mémoire collective ; ignorer l’un ou l’autre, c’est s’exposer à l’illusion, à l’incompréhension, voire à l’échec.
Au sujet du Sahara appelé « occidental », la géographie de cette région se situe indéniablement dans le prolongement du Maroc, tant sur le plan physique, démographique qu’historique : les populations sahariennes ont largement contribué à l’évolution du pays. Son histoire s’est écrite au fil des allégeances successives de ses tribus aux sultans du Maroc, et le royaume chérifien constitue, de fait, un État-nation institué bien avant la période contemporaine.
Affaibli pour avoir raté le virage fondamental de la révolution industrielle, l’Empire chérifien sera dépecé du sud vers le nord, mais aussi à partir de l’est. Le Sahara dit occidental fut annexé par l’Espagne, qui y exerça un contrôle colonial de 1884 à 1975. Cette situation a favorisé la mainmise de la France sur les territoires regroupés dans l’Afrique occidentale française, dont une partie allait former la Mauritanie. La France s’appropria aussi l’est de l’Empire chérifien, annexé de facto à ses départements conquis sur l’Empire ottoman et appelés Algérie française. Le reste sera placé sous protectorat français, tandis que le nord du Maroc passait sous domination espagnole.
L’indépendance obtenue en 1956 et la décolonisation progressive de Sidi Ifni et Tarfaya n’ont concerné d’autres régions que plus tard.
Le 28 novembre 1960, la France autorise la proclamation de l’indépendance de la Mauritanie, région revendiquée alors par le Maroc, tout comme les territoires sous contrôle espagnol, considérés comme siens. À cette époque, il y eu un ministère marocain dénommé « des Affaires mauritaniennes et sahariennes » fut confié à Mohammed Fal Ould Oumeir, représentant de ces territoires.
Dès 1963, le royaume porta la question du Sahara espagnol devant la commission de décolonisation. La situation se compliqua lorsque la Mauritanie nouvellement créée revendiqua également ce territoire, notamment pour exercer une pression sur le Maroc, qui ne reconnaîtra l’indépendance mauritanienne qu’en 1969, soit neuf ans après sa proclamation. Le Maroc continua de revendiquer pacifiquement le Sahara espagnol, empêchant l’Armée de libération de poursuivre ses actions militaires dans la région.
En 1973, la création du Front Polisario (Front populaire de libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro) marqua une nouvelle étape. Ce mouvement visait initialement à rattacher le territoire saharien à la “mère patrie”. Mais dans un contexte de rivalités régionales et de tensions idéologiques, la question saharienne fut instrumentalisée par divers acteurs.
La Libye de Mouammar Kadhafi joua notamment un rôle décisif dans la montée en puissance du Polisario indépendantiste, soutenant et armant le mouvement dans une logique “révolutionnaire” et panarabiste, tout en cherchant à déstabiliser la monarchie marocaine. Plus tard, Kadhafi admettra lui-même avoir commis une “erreur” stratégique en soutenant ce groupe, qui demeure aujourd’hui encore un facteur de déstabilisation dans la région.
En 1975, un tournant pacifique se produisit : fort de l’avis de la Cour internationale de justice reconnaissant des liens d’allégeance entre les tribus sahariennes et les sultans marocains, feu SM Hassan II lança la Marche verte à la surprise générale. Cette mobilisation poussa l’Espagne à se retirer de Laâyoune au profit du Maroc, qui reprit immédiatement possession du territoire. La Mauritanie, bien qu’ayant occupé des zones limitrophes, finit par se retirer, laissant le Maroc seul face au Front Polisario, soutenu activement par l’Algérie qui hébergea, arma, finança et érigea le mouvement en “république”.
L’Algérie de Houari Boumédiène exploita la situation pour affaiblir son voisin marocain, n’hésitant pas à qualifier le dossier saharien de “caillou dans la chaussure du Maroc”, façon de se venger de la défaite cuisante de 1963.
Ce contentieux a souvent masqué l’histoire profonde des liens entre le Maroc et ces territoires sous autorité chérifienne bien avant l’ère coloniale. Pour le Maroc, l’intégrité territoriale repose solidement sur les constantes que sont l’histoire et la géographie; des arguments majeurs. Le reste n’est qu’une construction éphémère sans fondement, vouée à s’effacer dans l’oubli dans un futur proche.
Les Marocains le savent très bien...Peut être pas les autres...
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Maroc-Nigeria : De la froideur à un partenariat stratégique continental...
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Je me trouve à Abeokuta au Nigéria pour l’organisation des Championnats d’Afrique d’Athlétisme des U18 et des U20. Quoi de plus normal que de penser aux relations entre le Maroc et le Nigeria qui ont connu une évolution notable passant d’une période de distance et de prudence à un partenariat stratégique majeur pour l’Afrique. Un indice éloquent: la compagnie aérienne nationale assure aujourd’hui deux vols quotidiens sur Lagos.
Dans les années 1960 à 1980, les relations entre le Maroc et le Nigeria sont restées formelles mais distantes, en raison de divergences idéologiques profondes. Le Nigeria, poids lourd anglophone et proche du bloc non-aligné ; un non alignement qui signifiait plutôt un alignement sur les modèles de l'Europe de l’Est de l'époque. Le Maroc, quant à lui, plus proche de l’Occident, adoptait une diplomatie prudente en respect de son positionnement séculaire et de ses fondamentaux de non ingérence et de respect des peuples et de leurs choix. La distanciation entre les deux pays a été plus actée notamment après le retrait du Royaume de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1984, en réaction à l’adhésion de la République fantoche arabe sahraouie démocratique à cette organisation. La question du Sahara dit occidental constituait un point de friction majeur, le Nigeria soutenant la RASD, ce qui freinait tout rapprochement significatif. Ainsi, les relations durant la décennie 1980–1990 sont restées tièdes, limitées à des échanges diplomatiques de base.
Le retour de la démocratie au Nigeria en 1999, avec l’élection d’Olusegun Obasanjo, et la montée en puissance du Maroc sur la scène africaine ont marqué un tournant. Les deux pays ont entamé un rapprochement diplomatique discret mais concret. Plusieurs domaines ont été explorés pour renforcer la coopération : l’énergie avec des discussions sur une coopération gazière, le commerce avec des échanges modestes mais en croissance, l'agriculture dans l'objectif de satisfaire aux besoins croissants de la population nigériane, ainsi que la dimension religieuse, notamment à travers le soufisme et l’enseignement religieux modéré promu par le Maroc.
Le véritable tournant s’est produit en décembre 2016, lors de la visite historique du roi Mohammed VI à Abuja. Cette visite a marqué une rupture dans les relations bilatérales, avec la signature de nombreux accords de coopération dans les secteurs agricole, bancaire, industriel, religieux et énergétique. L'on rappellera ici les accolades fraternelles et les propos chaleureux ayant marqués les rencontres de Sa Majesté le Roi Mohammed VI avec le Président Buhari.
Le projet phare dans cette dynamique est le gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP), annoncé en 2016. Ce projet ambitieux, long de plus de 5600 km et traversant 13 pays d’Afrique de l’Ouest, vise à acheminer le gaz nigérian jusqu’au Maroc, puis potentiellement vers l’Europe. Ses objectifs sont multiples : assurer la sécurité énergétique, favoriser l’intégration régionale et renforcer la stabilité géopolitique. Entre 2022 et 2023, plusieurs accords de financement et d’études techniques ont été signés avec la CEDEAO, l’OPEP et des partenaires européens.
Parallèlement, la coopération s’est diversifiée : des banques marocaines ont investi au Nigeria, tandis que le partenariat entre l’Office chérifien des phosphates (OCP) et le Dangote Group a renforcé la production d’engrais au Nigeria.
Sur le plan religieux, le Maroc accueille des imams nigérians dans ses centres de formation, consolidant ainsi les liens culturels et religieux.
Depuis l’élection du président Bola Tinubu en 2023, la coopération active avec le Maroc semble se poursuivre. Le projet du gazoduc NMGP avance avec le soutien d’acteurs importants tels que l’Union européenne et la Banque Islamique de Développement, malgré un contexte mondial compliqué marqué par la guerre en Ukraine et des instabilités régionales.
La question du Sahara occidental demeure une ligne de fracture modérée : le Nigeria n’a pas retiré sa reconnaissance de la RASD, mais n’émet plus de déclarations hostiles envers Rabat depuis plusieurs années, témoignant d’un apaisement diplomatique certain.
Le partenariat Maroc-Nigeria s’inscrit dans une dynamique géostratégique complexe, notamment en compétition et complémentarité avec l’Algérie. Le projet Maroc-Nigeria est parfois perçu comme un contrepoids au gazoduc transsaharien Algérie-Nigeria, qui reste à l’état de projet contrairement au projet marocain qui avance à grande vitesse et selon le timing arrêté.
Sur le plan régional, cette alliance pourrait redessiner les axes Nord-Sud de coopération africaine, reliant l’Afrique de l’Ouest au Maghreb, et dépasser ainsi la traditionnelle division francophone/anglophone. L’adhésion du Maroc à la CEDEAO, bien que suspendue, illustre cette volonté d’intégration économique poussée avec Abuja comme partenaire-clé.
Les relations entre le Maroc et le Nigeria ont évolué d’une froideur diplomatique à une alliance stratégique structurante pour le continent africain. Le projet de gazoduc, l’implantation bancaire, la coopération agricole et religieuse, ainsi que les convergences géoéconomiques font de ce partenariat un pilier majeur du Sud global africain. La prochaine décennie sera déterminante pour mesurer la capacité de ces deux pays à transformer leur coopération en un moteur d’intégration continentale.
Le panorama clair et la chronologique de l’évolution des relations bilatérales Maroc-Nigeria, souligne les enjeux politiques, économiques et géostratégiques qui les sous-tendent.
Peut on conclure sans rendre un hommage appuyé et prier pour l’âme du Président Muhammadu Buhari décédé le dimanche 13 juillet à Londres à l'âge de 82 ans des suites d'une longue maladie. C’est durant sa présidence que les relations entre les deux pays se sont développées et sont sorties de la routine conflictuelle larvée vers une coopération Win Win. Paix à son âme.
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Le Maroc, pivot incontournable de la nouvelle stratégie américaine en Afrique et Atlantique
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Dans un mini-sommet, premier du genre, le président Trump a reçu cinq chefs d’État ouest-africains, une nouvelle donne géopolitique dans la région. Les USA adoptent désormais une approche pragmatique et transactionnelle, centrée sur des partenariats économiques, la sécurité et la valorisation des ressources stratégiques. En filigrane, il s’agit bien entendu de contrer l’influence grandissante de la Chine et de la Russie dans la région.
La nouvelle orientation se traduit dans la sélection ciblée des partenaires africains. Washington privilégie des pays perçus ouverts aux investissements et riches en ressources critiques, possiblement au détriment de certains poids lourds régionaux, comme le Nigeria. L’accent est mis sur des accords commerciaux et d’investisse en remplacement de la fameuse aide publique au développement traditionnelle, abandonnée au profit d’accords bilatéraux axés sur le commerce, l’accès aux minerais stratégiques: manganèse, uranium, pétrole, cobalt et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement.
L’un des piliers de cette nouvelle approche est le renforcement de la dimension sécuritaire, dont la région a grand besoin. Les discussions ont porté sur la lutte contre le terrorisme, la régulation des flux migratoires et la coopération militaire, avec la volonté de s’appuyer sur des partenaires fiables pour projeter la puissance américaine.
Passons sur le comportement des uns et des autres et la gêne qui a glacé l'atmosphère. Finalement chacun était simplement à sa place et selon sa dimension véritable.
Tour à tour, devant le président, chacun des chefs d’État s’est présenté, dans une sorte de « nom, prénom, profession ». Dommage que La Mauritanie, le Gabon, la Guinée-Bissau, le Libéria et le Sénégal aient séparément exprimé leurs priorités économiques, sécuritaires et politiques.
- **Brice Clotaire Oligui Nguema, homme fort du Gabon**, a insisté sur la nécessité d’un soutien accru pour la transformation locale des ressources minières, évoquant sa décision d’interdire l’exportation du manganèse brut d’ici 2029 afin de favoriser la création de valeur ajoutée sur place, à l’image du modèle botswanais. Il s’est dit ouvert à des partenariats industriels pour développer les capacités de raffinage et de production locale.
- **Umaro Sissoco Embaló, de Guinée-Bissau**, a souligné l’importance stratégique de son port et la richesse en bauxite de son pays, demandant un appui pour moderniser les infrastructures portuaires et logistiques, condition essentielle à l’attraction des investissements et à l’intégration économique régionale.
- **Joseph Boakai, du Libéria**, dans un anglais parfait selon Trump, a réclamé un cadre plus favorable aux investissements américains, notamment en matière de sécurité juridique et de lutte contre la corruption. Il a également demandé un renforcement de la coopération dans la lutte contre le trafic de drogue et la régulation des flux migratoires, facteurs clés de la stabilité régionale.
- **Mohamed Ould Ghazouani, président de Mauritanie**, souhaite valoriser les ressources en manganèse et uranium, appelant à des accords pour développer des filières industrielles locales. Il a aussi proposé un partenariat renforcé dans la sécurité maritime pour lutter contre la piraterie et le trafic illicite dans l’Atlantique.
- **Bassirou Diomaye Faye, le sénégalais**, a évoqué la problématique de la dette cachée de son pays et sollicité un appui auprès des institutions financières internationales comme le FMI et le renforcement de la coopération économique et commerciale, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables et des technologies de l’information.
Tous veulent établir des partenariats durables avec les USA, centrés sur la transformation locale des ressources, la modernisation des infrastructures, la sécurité et la gouvernance économique. Voulaient ils avertir que, sans investissements américains, d’autres puissances, prendraient leur place?
Bien que le Maroc n’ait pas été invité à ce mini-sommet, il occupe une place centrale dans la nouvelle architecture géopolitique africaine et atlantique grâce à plusieurs leviers notamment la modernisation de l’accord de libre-échange Maroc–États. Rabat cherche à élargir cet accord pour intégrer des secteurs émergents tels que l’intelligence artificielle, l’industrie de défense, l’énergie propre et l’hydrogène vert, au-delà des exportations textiles et agricoles traditionnelles. Les États-Unis souhaitant sécuriser certains approvisionnements pour réduire leur dépendance à la Chine, le Maroc se trouve être un bon partenaire dans les minerais stratégiques avec ses réserves de phosphates et de cobalt, ressources essentielles à la transition énergétique mondiale. Le Maroc est aussi un partenaire sécuritaire majeur. Il accueille les exercices African Lion et est entrain de moderniser ses forces armées avec des équipements américains de pointe, notamment HIMARS, drones, missiles. Il mène également des discussions sur l’acquisition de F-35.
En matière d'Énergie, Le Maroc ambitionne de devenir un fournisseur clé d’hydrogène vert pour l’Europe et les États-Unis, avec des projets d’intégration dans les futures chaînes d’approvisionnement énergétiques transatlantiques.
Dans le contexte de la nouvelle politique américaine, le Maroc peut ambitionner un meilleur profit de la situation en premier lieu par le soutien américain réaffirmé à la souveraineté du Maroc sur les provinces du Sud ce qui consolide sa position. Le Polisario est ainsi davantage isolé et et l’Algérie déboussolée.
Le Royaume s'est aussi consacré comme hub régional grâce à son ancrage atlantique, ses infrastructures ses projets de port de Dakhla, du gazoduc Nigeria-Maroc et sa stabilité politique. Il se présente comme la porte d’entrée idéale pour les entreprises américaines et européennes souhaitant accéder au marché africain. C'est là un atout majeur pour une attractivité accrue des investissements. La rivalité géopolitique favorise un afflux de capitaux et de projets structurants, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, des technologies et des industries de défense.
Il faut ajouter à cela le leadership diplomatique africain.
Fort de ses succès diplomatiques et économiques, le Maroc consolide son rôle de médiateur et de leader dans les initiatives de coopération Sud-Sud et d’intégration régionale. C'est l'état pivot parfait pour la région. Reste à ce que, au plus vite, la Mauritanie rejoigne les USA et les quatre autres pays et exprime clairement sa position sur la question du Sahara.
La recomposition géopolitique actuelle offre bien des marges de manœuvre inédites pour renforcer les partenariats stratégiques, valoriser les ressources, assurer la sécurité et la prospérité des peuples. Ces opportunités exigent cependant une diplomatie agile et une capacité d’anticipation face aux évolutions rapides des alliances et priorités internationales. Les Cinq l'ont ils saisit...Ils ont tous de bonnes relations avec le Royaume...
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Sahara dit occidental : le désarmement du Polisario, dernière carte d’une Algérie contrainte
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Le désarmement du Polisario apparaît aujourd’hui comme *l’ultime option* à laquelle l’Algérie pourrait être confrontée face à l’évolution géopolitique et diplomatique récente. Plusieurs facteurs convergent vers cette perspective, qui ne relève plus seulement d’une hypothèse, mais d’une nécessité stratégique et politique.
Depuis plusieurs années, la communauté internationale, notamment sous l’impulsion américaine, a clairement fait de la proposition marocaine d’autonomie la seule base crédible de règlement du conflit du Sahara dit occidental. Cette évolution a profondément modifié la donne, marginalisant le Polisario et fragilisant son soutien traditionnel, notamment algérien. L’Algérie, qui a longtemps soutenu militairement et politiquement le Polisario, se retrouve aujourd’hui dans une position délicate, sous pression internationale et face à la réalité sur le terrain.
Les déplacements des milices du Polisario hors du territoire algérien traduisent parfaitement l’impuissance voire la débâcle de l'Algerie, que les séparatistes utilisent sans gêne comme arrière-base logistique. Les incursions des séparatistes dans la zone tampon, partie intégrante du territoire marocain, un espace restreint et sous haute surveillance militaire marocaine, fragilisent considérablement le Polisario, qui en ressort à chaque fois perdant.
Dans un contexte régional déjà tendu, la récente attaque terroriste au Mali illustre l’aggravation des menaces sécuritaires dans la région. Plusieurs villes maliennes ont été prises par une véritable armée terroriste, coalition inédite regroupant toutes les factions extrémistes de la région, avec une participation significative d’environ 300 combattants venus avec leur armes du Polisario. Cette alliance renforce la complexité du paysage sécuritaire en Afrique de l’Ouest et du Nord, brouillant les lignes entre groupes armés et mouvements politiques, et accentuant la pression sur les États voisins, en particulier l’Algérie et ses frontières poreuses. Pour la première fois, les terroristes se sont approchés de la frontière sénégalaise, ce qui n’est pas anodin. Sommes nous à la veille de la naissance d'un autre état islamique?
Aux États-Unis, l’exigence bipartisane de qualifier le Polisario d’organisation terroriste vise implicitement l’Algérie, qui pourrait être désignée comme « État sponsor du terrorisme ».
Face à ces pressions, la junte militaire algérienne dispose de peu d’options. La plus probable est un rétropédalage calibré : accepter la proposition marocaine d’autonomie comme base de négociation. Elle est contrainte, malgré elle, de réduire son soutien militaire au Polisario, qui ne bénéficiera par ailleurs plus de celui de l’Iran et de ses proxys.
Dans ce contexte, le désarmement du Polisario ne serait pas seulement une option militaire, mais un impératif politique et sécuritaire. Le maintien des milices armées, nourries d’illusions et d’armements depuis des décennies, devient un fardeau pour l’Algérie, qui doit désormais envisager leur dissolution, l’arrêt de leur financement et la mise en quarantaine des éléments les plus belliqueux.
Cette démarche implicite s’inscrit dans la logique du règlement politique fondé sur l’autonomie proposée par le Maroc. Elle ouvrirait la voie au retour des Sahraouis séquestrés dans les camps vers leur patrie marocaine. La fin politique du Polisario rend anachronique son existence armée.
Le désarmement apparaît donc comme **la dernière carte que l’Algérie peut encore jouer pour sortir de l’impasse du conflit du Sahara occidental sans perdre la face ni s’exposer à des sanctions internationales**. Ce choix, s’il est imposé par les circonstances, pourrait marquer la fin d’une ère de confrontation armée et ouvrir la voie à une résolution pacifique, bien que douloureuse pour les séparatistes et pour les militaires algériens qui subiraient encore une défaite face au Maroc.
D'un autre côté, il est impératif que l’Algérie permette enfin un recensement précis des habitants des camps de Tindouf et la détermination claire de leurs origines respectives. Chacun sait que les originaires du Sahara marocain y sont minoritaires, de l’ordre d’un tiers des habitants. Ce recensement, réclamé à plusieurs reprises par les Nations unies et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), est essentiel pour garantir la transparence et l’avenir de chacun. Le Maroc n’autoriserait sans doute pas des non-Marocains à s’installer sur son territoire.
Le refus persistant de l’Algérie d’autoriser ce recensement soulève de graves interrogations quant à ses motivations, notamment en raison des contradictions sur le nombre réel des habitants et l’origine des populations, qui ne sont pas uniquement des déplacés du Sahara dit occidental, mais aussi des Sahraouis d’Algérie, de Mauritanie, voire d’ailleurs. Cette opacité contribue à la militarisation des camps et à une situation contraire aux principes de la Convention de 1951 sur les réfugiés, puisque les populations y sont de fait séquestrées et armées, ce qui est incompatible avec le statut de réfugié.
Par ailleurs, un réfugié ne peut être armé. Le désarmement du Polisario est donc une nécessité stratégique et politique majeure pour l’Algérie, face aux pressions internationales accrues, notamment américaines, qui exigent non seulement le désarmement des milices, mais aussi le démantèlement des camps de Tindouf. Il faut souligner que le maintien de milices armées dans ces camps représente un véritable fardeau pour Alger et un obstacle à des relations pacifiques dans la région toute entière.
Le recensement des populations est donc une étape incontournable pour distinguer clairement les civils réfugiés des combattants armés, condition préalable au désarmement et à la dissolution des milices du Polisario. Sans cette clarification, la communauté internationale ne peut contrôler la situation, prévenir les fraudes et garantir la sécurité régionale.
En somme, l’Algérie doit cesser de fuir ses responsabilités en autorisant enfin un recensement sous supervision internationale, ce qui ouvrirait la voie à une gestion plus transparente et humaine du conflit, tout en facilitant le désarmement du Polisario, indispensable à une solution politique durable fondée sur l’autonomie proposée par le Maroc. Ce choix, bien que difficile, est aujourd’hui incontournable pour éviter l’isolement diplomatique, le risque de sanctions et la dégradation sécuritaire dans la région.
Toutefois, cette option reste délicate et lourde de conséquences pour Alger, qui doit avant tout convaincre sa population du changement de paradigme et trouver des solutions pour les séparatistes dont les mains sont entachées de sang.
Le désarmement du Polisario, loin d’être une simple opération militaire, sera un tournant majeur dans la dynamique régionale et un test décisif pour la diplomatie algérienne. Pour cela, il faudra beaucoup de courage et peut-être de nouveaux hommes.
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Smara: L'attaque surprise du Polisario dans un contexte de tensions internes algériennes...
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L’attaque récente du Polisario contre Smara, au Sahara marocain, s’inscrit dans un contexte de profondes divisions au sein de la hiérarchie militaire algérienne, qui influencent directement la politique de l’État algérien. Ces tensions internes, marquées par des rivalités stratégiques, se répercutent sur la stratégie algéro-polisarienne face au Maroc.
Cette offensive, ciblant notamment une base de la MINURSO et le petit aéroport de Smara, traduit une volonté de certains secteurs de l’armée algérienne, soutenant le Polisario, de défier la communauté internationale et de contrer la pression diplomatique américaine, notamment le projet de loi au Congrès visant à classer le Polisario comme organisation terroriste. Ce geste reflète aussi sans doute un désaccord au sein de l’alliance algéro-polisarienne, exacerbée par la demande du chef d’état-major algérien, Said Chengriha, de restituer les armes iraniennes fournies au Polisario, signe d’un changement probable de cap sous pression internationale.
Le Polisario, dépendant des autorités algériennes pour ses actions, illustre par cette attaque les fractures dans la hiérarchie militaire algérienne. Plusieurs courants s’opposent : certains prônent un rapprochement avec la France, d’autres maintiennent la relation historique avec la Russie, tandis que d’autres encore cherchent à ménager les États-Unis. Ces divergences sont amplifiées par les enjeux géopolitiques régionaux, notamment la guerre en Ukraine, et par le rapprochement du Maroc avec les pays du Sahel, qui exaspère certains membres de l’état-major.
Par ailleurs, la concentration des pouvoirs militaires, politiques, économiques et diplomatiques entre les mains du général Chengriha alimente les tensions avec la présidence civile. Le président Tebboune, bien que formellement chef de l’État, voit son autorité contestée, comme l’a montré la rencontre privée avec Emmanuel Macron, tenue sans consultation préalable de l’état-major, provoquant un refroidissement des relations au sommet avant que le ‘président’ ne soit recadré.
Ces conflits internes influencent directement la gestion du dossier du Sahara. L’attaque du Polisario apparaît comme une expression des luttes de pouvoir : certains officiers favorisent une posture agressive pour préserver leur influence, tandis que d’autres privilégient la prudence face aux risques d’isolement diplomatique et de sanctions.
L’intégration croissante des militaires dans l’administration civile, renforcée par un récent décret présidentiel, illustre la volonté de l’état-major de contrôler tous les leviers du pouvoir, accentuant la politisation de l’armée et les tensions internes.
Enfin, le fait que l’attaque n’ait pas atteint ses objectifs majeurs, semble délibéré, constituant une sorte de « signature » avec des roquettes iraniennes. Ce geste peut aussi être perçu comme un signe de désespoir d’un mouvement diplomatiquement isolé et un indicateur des divisions au sommet militaire, certains cherchant à montrer qu’un changement de pouvoir pourrait ouvrir d’autres options régionales.
Cette opération, loin d’être unanime, fragilise la position d’Alger et renforce les arguments de figures comme Joe Wilson et Jimmy Panetta.
Soulignant que les grandes décisions nationales s’inscrivent dans un contexte de rivalités internes au sein de l’institution militaire, pilier du pouvoir en Algérie, personne ne peut croire que la décision de lancer des roquettes contre le Maroc ait été prise dans un conclave unanime.
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Neutralité ambiguë de la Mauritanie sur le conflit du Sahara occidental
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Le Ministre mauritanien de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du Gouvernement, El Houssein Ould Meddou, s'est récemment exprimé sur France 24 au sujet de la position de la Mauritanie concernant le conflit dit du Sahara occidental. Visiblement mal à l’aise, au point de donner l’impression d’être surpris par la question du journaliste, il semblait balbutier en affirmant que la Mauritanie adopte une politique de neutralité, tout en avançant un concept nouveau : celui de « neutralité positive et active » dans ce dossier.
Très maladroitement, il résuma la question à une affaire entre le Maroc et ce qu’il appela « le Sahara », sans préciser de qui il s’agit véritablement. Il s’enlisa davantage lorsqu’il affirma que son pays ne se limite pas à une posture passive, mais est engagé dans une volonté sincère de contribuer à une solution politique équitable, au service de la stabilité régionale et des intérêts de toutes les parties impliquées. Là encore, aucune précision sur ce que, selon lui, sont ces parties impliquées. Inclut-il son propre pays ou non ? On n’est pas loin de la contradiction avec ses premières affirmations.
Selon le Ministre, cette neutralité se traduit notamment par la disposition de la Mauritanie à jouer un rôle central dans la facilitation du dialogue entre les acteurs du conflit, en favorisant un climat de confiance et en dépassant le blocage politique. Il semblait cependant ne pas avoir lu attentivement les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007.
Le ministre a montré davantage d’agacement lorsque le journaliste l’a interrogé sur la fermeture de Lebriga, poste-frontière entre la Mauritanie et l’Algérie. Il donna l’impression de ne pas être au courant de cette fermeture, ce qui est étonnant, alors que cette décision avait suscité une grande controverse et des réactions virulentes des séparatistes à l’égard de son propre pays et de son gouvernement. Après quelques hésitations, il enchaîna avec beaucoup d’amateurisme en affirmant que, concernant la sécurité, la décision récente de la Mauritanie de fermer le passage de Lebriga, à la frontière avec l’Algérie, est une mesure prise pour des raisons de sécurité intérieure, visant à contrôler les passages et à protéger la souveraineté nationale. Son effort pour se rattraper l’enlisa davantage. Pour lui, cette décision n’a aucune portée politique et ne cible aucune partie en particulier, mais répond à une démarche étatique visant à sécuriser les frontières. Étonnant.
Le ministre mauritanien a donc expressément réduit le conflit dit du Sahara occidental à une simple affaire entre le Maroc et ce qu’il appela « le Sahara ». Mesurait-il à ce moment-là les répercussions politiques sensibles qu’il provoquait ? En effet, cette position a été perçue comme un soutien indirect à la version algérienne du conflit. L’Algérie a réagi rapidement en invitant officiellement le ministre et en lui accordant de nombreux honneurs. Cette réplique instantanée algérienne ne peut être interprétée que comme une récompense pour la prise de position hasardeuse du ministre.
Il se met ainsi dans une situation où il se contredit lui-même. La « neutralité positive » dont il a parlé devient limpide : c’est en fait un alignement sur la position algérienne.
Cette situation a mis mal à l’aise le gouvernement mauritanien et la présidence, qui n’ont pas officiellement soutenu les propos du ministre. Plusieurs membres du gouvernement ont exprimé leur gêne face à cette déclaration, soulignant qu’elle ne reflète pas la position officielle de la Mauritanie.
Par ailleurs, dans la société civile mauritanienne, des voix critiques se sont élevées, dénonçant notamment l’ignorance apparente du ministre sur des questions sensibles, notamment celle des frontières avec l’Algérie. Lors de l’interview, le journaliste a d’ailleurs remarqué que le ministre semblait mal informé sur ce sujet, ce qui a accentué le malaise autour de ses propos.
Du côté marocain, la réaction aux propos du porte-parole du gouvernement mauritanien a été très mesurée, voire inexistante officiellement. Le Maroc, comme à son habitude, a choisi de ne pas s’exprimer publiquement en réponse à cette déclaration, probablement considérant que le ministre mauritanien n’est qu’un acteur marginal, ne faisant pas partie de la véritable sphère dirigeante de la Mauritanie. Ce silence peut être interprété comme une stratégie visant à ne pas accorder d’importance à ces propos, afin de ne pas alimenter une polémique inutile et de ne pas gêner outre mesure les véritables dirigeants mauritaniens.
Il faut préciser que cet entretien a eu lieu avant les récentes frappes du Polisario à proximité de Smara, à quelques encablures des positions de la Minurso, qui s’en est plainte officiellement. Les mercenaires ont opéré en passant par le territoire mauritanien, où ils ont été neutralisés par les Forces armées royales.
La déclaration maladroite du prétendu porte-parole a créé une tension diplomatique implicite, révélant des divergences internes en Mauritanie et illustrant les complexités régionales autour du conflit dit du Sahara occidental, où chaque prise de position est scrutée et peut avoir des conséquences diplomatiques importantes, sans toutefois gêner l’évolution historique inéluctable et confirmée : celle de l’avancée et de la consolidation de la solution proposée par le Maroc, confortée par la reconnaissance de la marocanité des territoires en question par la quasi-totalité des pays qui comptent, et bien d’autres encore.
Le ministre, par sa posture, a donc fait fi des derniers développements, notamment de l’introduction bipartisane au Congrès américain du « Polisario Front Terrorist Designation Act », qu’un dirigeant politique dans sa position ne pouvait pas ignorer.
Il a simplement mis hors jeu son pays, pourtant directement impacté depuis près d'un demi siècle.
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Le Congrès américain s’apprête à qualifier le Front Polisario d’organisation terroriste
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Chose promise, chose due.
Comme il l’avait déjà annoncé il y a quelques semaines, Joe Wilson, sénateur républicain représentant la Caroline du Sud, vient de déposer une proposition de loi bipartisane à la Chambre des représentants des États-Unis visant à qualifier le Front Polisario d’organisation terroriste étrangère. Cette proposition est bipartisane car elle est également signée et proposée par le sénateur démocrate californien Jimmy Panetta.
Ce projet, intitulé « Polisario Front Terrorist Designation Act », vise à inscrire le Polisario sur la liste américaine des organisations terroristes. L’inscription sur cette liste noire entraîne automatiquement des sanctions sévères, telles que l’interdiction de tout soutien matériel ou financier, le gel des avoirs sous juridiction américaine, ainsi que l’interdiction d’entrée aux États-Unis pour les membres de l’organisation. Par ricochet, le vote de ce projet aura également un impact direct et significatif sur le pays hôte du Polisario et sur ses soutiens éventuels.
Le contenu du projet de loi est simple et clair. Le Polisario y est décrit comme une milice marxiste soutenue par l’Iran, le Hezbollah et la Russie. Il est affirmé que cette milice déstabilise la région du Sahara occidental et menace la sécurité du Royaume du Maroc, allié historique indéfectible des États-Unis.
Le projet met également en avant des liens présumés entre le Polisario et des groupes extrémistes dans le Sahel, tout en mentionnant des accusations graves de violations des droits humains commises par la milice.
Les sénateurs auraient pu enrichir le texte en rappelant la genèse du mouvement, notamment le soutien de Cuba et la générosité de Kadhafi à son égard pendant des décennies. Cela sera probablement évoqué lors des débats.
Dans le contexte géopolitique actuel, le Polisario est perçu comme un proxy iranien hostile à la stabilité régionale, notamment par son implication dans des réseaux de contrebande et d’activités terroristes dans la région, des faits parfaitement documentés. Le texte cherche donc à reconnaître officiellement le Polisario comme une entité terroriste, ce qui permettrait, outre les sanctions internationales, de renforcer la coopération sécuritaire contre ce mouvement séparatiste.
L’initiative a de très fortes chances d’aboutir après avoir bien évidemment satisfait à toutes les étapes et procédures nécessaires.
Le projet de loi a été déposé le 24 juin 2025 et est actuellement en cours d’examen par les comités des Affaires étrangères et de la Justice de la Chambre des représentants.
Le processus législatif américain comporte plusieurs étapes : examen et approbation en commission, vote à la Chambre des représentants, passage au Sénat, puis signature par le président des États-Unis.
La durée exacte du processus est variable, mais on attend généralement que l’examen en commission prenne plusieurs semaines, voire quelques mois, suivi des votes en session plénière. Le texte semble toutefois bénéficier d’un fort soutien, puisqu’il porte la signature d’un démocrate et d’un républicain, ce qui élimine tout clivage partisan à ce niveau. Il pourrait être adopté dans les mois à venir, même si rien ne garantit une évolution rapide ou certaine, car des débats politiques et géopolitiques pourraient influencer le calendrier.
L’adoption de cette loi marquerait une inflexion historique dans la politique américaine sur le Sahara occidental, avec des implications diplomatiques et sécuritaires importantes. Les États-Unis, ayant déjà officiellement reconnu la marocanité des provinces concernées, renforceraient ainsi leur position et entraîneraient dans leur sillage un soutien accru au Maroc. La résolution du conflit artificiel, qui dure depuis un demi-siècle, autour des provinces du sud du Royaume n’a jamais été aussi proche.
La majorité républicaine contrôle à la fois la Chambre des représentants et le Sénat, avec 218 sièges sur 435 à la Chambre et 53 sur 100 au Sénat, ce qui faciliterait le passage de la loi. D’autant plus que les républicains sont très disciplinés et soutiennent fortement cette initiative, notamment en raison de leur loyauté envers Donald Trump et du soutien affiché du secrétaire d’État Marco Rubio, proche des positions marocaines. La proposition de loi déposée par les sénateurs Joe Wilson et Jimmy Panetta a donc de fortes chances d’aboutir rapidement. Le texte bénéficie d’un soutien bipartisan, ce qui augmente ses chances d’adoption sans obstacle majeur.
Le contexte géopolitique, renforcé par les rapports récents des Think Tanks américains Heritage Foundation et Hudson Institute démontrant le caractère terroriste du Polisario et ses liens avec l’Iran et d’autres acteurs hostiles, légitime politiquement cette proposition. Le projet de loi bipartisan visant à qualifier le Polisario d’organisation terroriste trouve ainsi toute sa raison d’être au vu des liens avérés avec des acteurs hostiles aux intérêts américains et marocains, ainsi que de ses activités déstabilisatrices dans la région.
Une fois la loi adoptée par les deux chambres, le président dispose de dix jours pour la signer, ce qui peut accélérer sa promulgation si l’exécutif y est favorable, ce qui ne semble pas faire de doute.
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Conseil des Droits de l’Homme: Soutien international à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, camouflet pour les séparatistes...
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À l'entame des travaux de la 59e session ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, qui se tient à Genève, au Palais des Nations, du 16 juin au 9 juillet 2025, l'ambassadeur marocain Omar Zniber a prononcé une déclaration solennelle au nom d’une quarantaine de pays, réaffirmant leur soutien à la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses provinces du Sud. L'ambassadeur a hardiment insisté sur le fait que le Maroc entretient depuis des années une coopération « constructive, volontaire et profonde » avec le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH), œuvrant sans relâche à la promotion et au respect des droits humains sur l’ensemble de son territoire, y compris, bien évidemment, dans les dites provinces. Zniber ne s'est pas privé de souligner, au nom du collectif, que le Conseil de Sécurité de l’ONU a toujours salué dans ses résolutions le rôle clé des commissions nationales et régionales des droits de l’homme à Dakhla et Laâyoune, ainsi que la collaboration transparente et efficiente du Royaume avec les mécanismes et procédures spéciales du HCDH. L'ambassadeur a par ailleurs mis en avant l’ouverture récente de multiples consulats généraux à Laâyoune et Dakhla, qualifiant cette dynamique de « levier essentiel » pour stimuler la coopération économique, les investissements et le développement local au bénéfice des populations, contribuant ainsi au développement régional et continental. Il ne mâcha point ses mots en rappelant que la question du Sahara dit occidental relève exclusivement du Conseil de Sécurité, celui-ci reconnaissant sans ambiguïté la pertinence et la crédibilité du plan d’autonomie marocain présenté en 2007 ; plan que le CS admet être une solution sérieuse et pragmatique au différend artificiel, héritage de temps révolus. Au nom du même groupe, l'ambassadeur a exprimé son soutien sans réserve aux efforts onusiens visant à relancer le processus politique dans le cadre des tables rondes de Genève et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2756 du 31 octobre 2024. Cette résolution, faut-il le rappeler, prône une solution politique réaliste, pragmatique et durable fondée sur le compromis.
Enfin, l'ambassadeur Zniber n'a pas manqué d'insister sur le fait que la résolution de ce différend contribuera « indéniablement à répondre aux aspirations légitimes des peuples de la région en matière d’intégration et de développement », une vision que le Maroc s’efforce de concrétiser par ses efforts sincères et continus.
Cette intervention pertinente intervient alors que le Conseil Mondial des Droits de l’Homme, ainsi que le Conseil de Sécurité des Nations Unies, ont récemment traité la question du Sahara dit occidental dans un contexte marqué par la nervosité et l'incohérence des séparatistes et de leur sponsor.
Le Conseil de Sécurité avait prorogé le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2025, soulignant l’importance de poursuivre les négociations sous l’égide de l’ONU.
La résolution 2756 avait été adoptée, il faut bien le relever, par 12 voix, 2 abstentions et aucune voix contre. Le CS y insiste sur une solution politique « réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable », basée sur le compromis. Le texte soutient l’action du Secrétaire général et de son envoyé personnel pour faciliter les négociations. Il encourage aussi la coopération avec le HCDH pour améliorer la situation des droits humains, tout en n'accordant aucune attention et en rejetant de fond en comble les amendements proposés par l’Algérie, visant à élargir le mandat de la MINURSO pour "recenser les violations des droits humains".
Toutes les résolutions et rapports récents du Conseil de Sécurité tendent à reconnaître l’initiative marocaine d’autonomie comme une solution sérieuse et crédible et ont fortement insisté sur la nécessité d’inclure l’Algérie dans les tables rondes, montrant et confirmant le rôle essentiel de celle-ci dans le différend qu'elle s'emploie à faire vivre par n'importe quel moyen. Cette orientation est perçue comme favorable au Maroc, qui bénéficie d’un soutien international croissant, notamment avec l’ouverture de nombreux consulats dans les deux grandes villes des provinces concernées et bien évidemment avec l'appui de 3 membres permanents du CS et de plus de 116 autres pays.
Paradoxalement, de prétendus défenseurs sahraouis des droits de l’homme ont osé l'exercice périlleux de témoigner devant le Comité spécial de la Décolonisation de l’ONU (C-24), parlant de graves violations commises par les forces marocaines, violations dont ils semblent être les seuls au courant. Ils ont dénoncé des exactions qualifiées de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, rien que cela. Dans des excès de langage ridicules auxquels l'assistance ne prêta point attention, ils ont parlé de répression systémique, de harcèlement et de marginalisation des militants sahraouis. Sans doute, ils avaient à l'esprit ce qui se passe dans les camps de Tindouf. Malgré l'indifférence de l'assistance qui ne les a jamais pris au sérieux, les pseudo-défenseurs ont appelé à la mise en place urgente d’un mécanisme onusien de surveillance et de protection des droits humains dans la région.
À court d'arguments et de propositions constructives, l'Algérie leur fait ressasser des éléments de langage auxquels ils sont les seuls à croire, et encore.
Le Front Polisario, dans son délire, va jusqu'à considérer la candidature du Maroc à la présidence du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU comme un affront, parlant d’illégalité et d'occupation marocaine du Sahara occidental.
Ces tribulations vont évidemment rester sans suite ni effet, sinon celui de tromper le peuple algérien pour lui faire avaler multiples couleuvres et budgets énormes dilapidés pour une cause dont il ne profite pas ; des sommes colossales englouties dans une affaire perdue en fait depuis 1976. Le Polisario et les soi-disant pétitionnaires avaient aussi pour but de mettre un peu de baume sur les cœurs blessés des séquestrés de Tindouf, leur faisant croire qu'ils vivent dans un meilleur monde que celui de l'autre côté de la frontière.
Le Conseil Mondial des Droits de l’Homme et le Conseil de Sécurité de l’ONU ont en fait adopté des textes on ne peut plus clairs qui, tout en reconnaissant la nécessité d’une solution politique, penchent en faveur de la thèse marocaine, notamment par la reconnaissance de son initiative d’autonomie et le maintien d’un cadre de négociation incluant l’Algérie. Ces décisions et résolutions sont toutes restées insensibles aux plaidoyers des séparatistes, soutenus, ironie du sort, par l'Algérie évidemment et par des pays tous épinglés par le Conseil Mondial des Droits de l'Homme pour des violations graves commises vis-à-vis de leurs propres ressortissants, ce qui n'est point le cas du Royaume, y compris bien sûr dans ses provinces du Sud, d'où l'aisance des diplomates marocains quand ils interviennent devant ces instances, faut-il le rappeler
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Conseil des Droits de l’Homme: Soutien international à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, camouflet pour les séparatistes...
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La Mauritanie face aux défis sécuritaires, diplomatiques et à la recomposition géopolitique au Sahel...
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Après quatre années d’intervention, le groupe paramilitaire russe Wagner a officiellement annoncé son retrait du Mali en juin 2025. Il était actif dans la région depuis 2021. Ce départ intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des attaques jihadistes fragilisant la stabilité malienne et régionale. Le départ de Wagner ne signifie pas un désengagement russe, puisque ses missions sont reprises par une nouvelle organisation paramilitaire, l’Africa Corps, directement contrôlée par le ministère russe de la Défense. Ce groupe, né après la tentative de coup d’État ratée de ses anciens dirigeants Wagner en 2023, poursuit la stratégie russe d’influence en Afrique, notamment dans ce qui est déclaré être la formation des forces maliennes pour faire face à la montée des menaces terroristes.
Cette transition illustre la complexité du contexte sécuritaire au Sahel, où l’échec relatif de Wagner à stabiliser le Mali et à contenir les groupes armés Touaregs et jihadistes oblige Moscou à réadapter ses méthodes tout en conservant son influence stratégique. Cette nouvelle donne induit un véritable questionnement quand à la capacité véritable de contenir le terrorisme dans la région et notamment à la frontière du Mali avec la Mauritanie.
Parallèlement, le Front Polisario, mouvement séparatiste, est de plus en plus associé à des activités terroristes. En Espagne, une militante affiliée au Polisario a été arrêtée pour préparation d’actes terroristes contre le Maroc, avec des preuves d’incitation au jihadisme et d’acquisition de matériel explosif. Cette radicalisation s’inscrit dans une dynamique où le Polisario coopère de plus en plus étroitement avec des groupes islamistes, bénéficiant notamment du soutien de l’Iran et ses proxys dont le Hezbollah. Des liens anciens documentés, existent bien entre le Polisario et des groupes terroristes du Sahel, comme l’État islamique dans le Grand Sahara, dont les fondateurs étaient d’anciens combattants du Polisario. Cette connivence se manifeste par un soutien logistique, des transferts d’armes et une militarisation accrue, y compris l’usage de drones kamikazes fournis par l'Iran.
Ces faits renforcent la perception du Polisario non seulement comme un acteur séparatiste uniquement mais aussi comme un vecteur d’instabilité et de terrorisme dans la région.
En parallèle, sont enregistrés de nombreuses percées diplomatiques du Maroc et une montée des pressions internationales pour entériner la marocanité des provinces occidentales du Sahara.
le Maroc a engrangé en 2024 plusieurs victoires majeures dans la reconnaissance internationale de sa souveraineté sur ses provinces du sud. Plus de 116 pays, dont des puissances comme la France, soutiennent désormais le plan d’autonomie marocain comme unique solution viable au conflit Cette position, récemment, a été partagée par le Royaume uni dans les pas des USA. Des pays influents sur le continent africain comme la Côte d'Ivoire ou tout récemment le Ghana, ont fait de même. La position toute fraiche du parti de Zuma en Afrique du Sud conforte l'évolution. L'avancée diplomatique marocaine s’appuie sur une gestion habile des relations internationales et sur un engagement actif dans la sécurité régionale, notamment au Sahel. L'habilité du Royaume Chérifien est manifeste quand celui ci évite d'embarrasser son voisin du sud la Mauritanie qui reconnait depuis fort longtemps l'entité fantoche dite RASD.
Ici il faut aussi rappeler la volonté des USA de classer le Front Polisario comme organisation terroriste, mesure soutenue par des analyses documentant ses liens avec le Hezbollah, le PKK, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran , Cuba, le Venezuela et autres états qui n'aiment pas trop les américains. Cette classification vise à montrer ce qu'est véritablement le Polisario.
Dans ce contexte la Mauritanie se retrouve dans la tourmente. Les choses sont allés trop vite. Le confort dans lequel elle se plaisait jusqu’ici, n’est plus. La conjonction de ces évolutions contraint donc les autorités du pays à repenser leur positionnement politique. Confrontée à la fragilité récurrente que lui cause le Polisario, freinant son développement, menaçant sa stabilité, et constatant l’incapacité de l’Algérie à dépasser l’héritage de Boumedienne pour assurer une sécurité effective, la Mauritanie se trouve inéluctablement poussée vers un rapprochement avec le Maroc. Ce dernier est perçu comme le seul acteur capable de garantir une sécurité durable dans la région, notamment face à la montée des menaces terroristes et aux enjeux géopolitiques actuels. Certaines publications en Mauritanie même, posent déjà la question de manière on ne peut plus directe. C’est dire que le décideur mauritanien est bien dans cette logique de changement de paradigme. Les mouvements de l’armée mauritanienne ces derniers temps vont dans le même sens, d’autant plus que certains cadres du Polisario n’hésitent plus à proférer des menaces contre la Mauritanie qu’ils qualifient de traitre. Cette tension rajoute donc de la difficulté en matière de capacité de sécurisation des frontières du jeune pays qu’est la Mauritanie dont les moyens restent tout de même très limités au regard de l’étendue de ses frontières notamment avec le Mali et l'Algérie.
Dans cet environnement, l’Algérie, soutien acharné, aveuglé, du Polisario, semble aujourd’hui davantage enfermée dans des discours sans capacité réelle d’action, ce qui atrophie sa position régionale. La Mauritanie semble l'avoir intégré depuis un bout de temps déjà sans peut être le manifester ouvertement.
En revanche, le Maroc, fort de ses succès diplomatiques et de son engagement prouvé dans la lutte contre le terrorisme, apparaît comme un partenaire incontournable pour la Mauritanie dans sa quête de stabilité et de prospérité. Il ne serait donc pas étonnant de voir la Mauritanie dans un futur plus que proche, retirer sa reconnaissance de l’entité fantoche dite RASD ou tout au moins sortir de ce qu’elle appelait jusqu’ici une neutralité positive. Dans les faits la Mauritanie a déjà pris quelques distances avec les séparatistes ce qui n’est pas pour plaire à l’Algérie, en perte de vitesse.
Le retrait de Wagner du Mali, la radicalisation du Polisario qui ne sait plus où donner de la tête, les succès diplomatiques marocains et la probable désignation très proche du Polisario comme organisation terroriste par les USA redessinent clairement la carte géopolitique du Sahel et du Maghreb. La Mauritanie est probablement en train de s’y préparer et semble même prendre les devants. Dans ce contexte mouvant, elle est poussée à un réalignement stratégique naturel vers le Maroc, seul acteur capable de lui offrir une alternative de sécurité crédible face aux menaces terroristes et aux défis de développement. Ce repositionnement marque une étape majeure dans la recomposition des alliances régionales, avec des implications profondes pour la stabilité future du Sahel et la reconfiguration de l'Afrique du Nord.
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Le Front Polisario face à une montée des accusations : vers une désignation comme organisation terroriste...
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Depuis plusieurs années déjà, le Front Polisario, mouvement séparatiste soutenu et armé comme chacun sait par l’Algérie, ayant mis à sa disposition tout un territoire dans la zone de Tindouf, est au centre d’une controverse internationale grandissante. Aux États-Unis, au Japon et en Europe, des voix s’élèvent pour que ce groupe soit officiellement classé comme organisation terroriste. Ce tournant s’appuie sur des preuves tangibles de ses liens avec des acteurs qualifiés terroristes, son implication dans des actions violentes, mais aussi sur un réseau d’alliances internationales qui dépasse le cadre régional.
Si l’Algérie, l’Iran et le Hezbollah sont souvent cités comme les principaux soutiens du Polisario, voire aussi l’Afrique du Sud, Cuba a également joué un rôle historique et déterminant dans la formation militaire et logistique des combattants séparatistes. Dès 1977, sous l’impulsion de Fidel Castro et à la demande de l’Algérie, un accord militaire tripartite avait été signé entre Cuba, l’Algérie et le Polisario, ouvrant la voie à une coopération intensive.
Cet accord a permis l’envoi de nombreux combattants séparatistes à Cuba pour recevoir une formation militaire spécialisée. Des écoles militaires dédiées ont été créées sur l’île, où les recrues du Polisario ont été formées aux tactiques de guérilla, aux opérations spéciales et à la logistique militaire. Une délégation cubaine s’est même rendue à Tindouf en 1988 pour étudier les défenses marocaines et aider à élaborer des stratégies pour percer le mur de défense érigé par le Royaume.
Cuba a également assuré un soutien logistique naval, notamment dans les eaux proches des îles Canaries, où des navires cubains ont été impliqués dans des opérations pour faciliter les infiltrations du Polisario. Entre 1975 et 1991, Cuba a livré au Polisario un important arsenal comprenant fusils d’assaut, mortiers, lance-roquettes et munitions, renforçant ainsi ses capacités militaires.
Même après le cessez-le-feu de 1991, Cuba a maintenu son appui, continuant à former des guerriers notamment dans les opérations spéciales. La dernière promotion connue formés à Cuba remonte à 2003. Plus récemment, des formations de six mois ont été dispensées à des groupes d’une quarantaine de séparatistes, centrées sur les tactiques de forces spéciales.
Par ailleurs, pendant une longue période, des témoignages accablants font état d’enlèvement d’enfants des camps de Tindouf, parfois dès l’âge de 9 ans, pour les envoyer à Cuba sur une « île de la jeunesse » sous haute surveillance militaire. Ils y subissent un entraînement militaire intensif mêlé à un fort endoctrinement politique. Ces enfants, isolés de leurs familles, sont formés pour devenir des soldats au service du Polisario, dans des conditions dénoncées comme inhumaines par des témoins et anciens détenus.
Certains signaux récents laissent entrevoir un possible repositionnement de La Havane. En effet, lors du sommet du Mouvement des Non-Alignés en 2019, le président cubain Miguel Díaz-Canel a omis toute référence au Polisario, marquant une rupture avec la tradition de soutien affichée par Fidel et Raúl Castro. Cette évolution pourrait refléter un réalignement diplomatique, notamment après la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Cuba en 2017, relations rompues pendant près de 37 ans à cause du soutien cubain au Polisario. Cependant, à ce jour, l’accord tripartite mentionné plus haut n’a pas encore été abrogé.
Le rôle de Cuba s’inscrit dans un réseau plus large d’alliances du Polisario. L’Algérie, principal soutien politique et militaire, continue d’armer et d’abriter le mouvement. L’Iran, via le Hezbollah, fournit un appui militaire et logistique, notamment en formant également des combattants et en livrant des armes sophistiquées. Ceci est parfaitement documenté.
Il y a aussi que des centaines de mercenaires du Polisario ont été capturés en Syrie, où ils sévissaient aux côtés de l'armée d’Assad, renforçant l’image d’un groupe impliqué dans des conflits terroristes à l’international.
Sur le terrain, le Polisario est aussi accusé de violences contre des civils dans le sud marocain. Les missiles lancés contre la ville de Smara en témoignent fort bien et s’ajoute au blocage du passage stratégique de Guerguerat. La séquestration des populations sahraouies dans les camps de Tindouf, où il refuse, avec l’appui d’Alger, tout recensement officiel est une autre preuve de la nature véritable du mouvement.
Face à ces éléments, plusieurs responsables politiques américains, européens et asiatiques militent pour que le Front Polisario soit au plus vite inscrit sur la liste des organisations terroristes. Le député américain Joe Wilson a proposé un projet de loi en ce sens, dénonçant l’utilisation du Polisario par l’Algérie et ses acolytes pour déstabiliser le Royaume chérifien, allié stratégique séculaire des États-Unis dans la région.
Cette désignation éminente porterait un coup majeur à l’Algérie, qui semble ne pas se lasser de soutenir le Polisario depuis près de 50 ans, alors que cela lui coute simplement le développement du pays. Elle renforcerait davantage la position marocaine sur la scène internationale, notamment après la reconnaissance américaine en 2020 de la souveraineté marocaine sur ses provinces du sud, celle de l’Espagne, de la France, celle toute récente du Royaume-Uni et celles de très nombreux autres pays africains et d’Amérique Latine.
Le soutien historique, militaire et éducatif de Cuba, conjugué au rôle joué par l’Algérie, l’Iran et le Hezbollah, inscrit le Polisario dans un réseau d’acteurs aux activités déstabilisatrices et terroristes manifestes. La montée des appels à sa classification comme organisation terroriste s’inscrit dans une logique de sécurité régionale et internationale, exigeant une réponse coordonnée dans le but de restaurer la stabilité en Afrique du Nord, dans le Sahel et au-delà.
Cette page doit rapidement être tournée pour le bien des populations de la région toute entière.
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"Moyen-Orient : le basculement stratégique vers les monarchies du Golfe"
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Le Moyen-Orient vit une transformation géopolitique majeure, marquée par un repositionnement stratégique entre Israël, les États-Unis et les puissances du Golfe. Ces dernières, longtemps en marge des alliances traditionnelles ou les subissant, s’affirment désormais comme des acteurs incontournables sur la scène politique, économique et militaire, redessinant des équilibres que l’on considérait historiques voire immuables.
Depuis sa création en 1948, Israël a été le principal allié occidental au Moyen-Orient, notamment des États-Unis, pourtant opposés à leur création au départ, dans une région marquée par des conflits récurrents. Sa politique d’expansion et d’influence, soutenue par Washington, a longtemps cristallisé les tensions avec plusieurs pays arabes et groupes armés. Toutefois, cette posture belliqueuse semble aujourd’hui contestée, tant par ses voisins que par certains de ses alliés traditionnels. En tous cas elle est amplement désapprouvée voire condamnée par la société civile, partout. Cela ne saurait durer.
L’évolution la plus notable dans la région est venue des monarchies du Golfe. Après des décennies d’hostilité, elles ont amorcé un rapprochement historique avec Israël, officialisé par les Accords d’Abraham en 2020, sous l’impulsion américaine. Ces accords, signés notamment par les Émirats arabes unis et Bahreïn, ont ouvert la voie à une coopération renforcée, notamment contre l’influence iranienne, tout en favorisant des échanges économiques et technologiques sans précédent. Les monarchies n’ayant pas signé ces accords, non plus, n’ont aucunement de complexe à traiter avec Israël. Souvent on évoque aussi les relations très fortes entre l’état hébreu et la Turquie notamment depuis que celle-ci est gouvernée par le chantre de l’islamisme que représente Erdogan.
Dans ce contexte en pleine mutation, les États-Unis ont progressivement réorienté leur politique régionale, misant davantage sur les monarchies du Golfe, qui offrent stabilité politique, puissance financière et position stratégique. La présence militaire américaine dans la région, notamment à la base d’Al-Udeid au Qatar, illustre cette nouvelle donne. Lors de la tournée américaine au Moyen-Orient en 2025, près de deux billions de dollars d’investissements ont été annoncés, notamment dans les secteurs de la défense, de la technologie et de l’intelligence artificielle.
Parallèlement, Washington semble adopter une posture plus nuancée vis-à-vis d’Israël, notamment dans le cadre des négociations avec l’Iran, ce qui traduit une diversification des alliances régionales. Israël, malgré son poids militaire, perd progressivement de son influence exclusive, perçu de plus en plus comme un acteur source de tensions. Les dérives de la politique actuelle du cabinet Netanyahu menant un quasi génocide à Gaza, ne sont pas là pour arranger les choses.
Contrairement aux décennies précédentes, les pays arabes, notamment ceux du Golfe, ne répondent plus systématiquement aux provocations israéliennes par la force. Les dirigeants actuels privilégient une approche pragmatique, distinguant désormais la cause palestinienne des actions de groupes armés comme le Hamas. Cette évolution marque un tournant par rapport aux attitudes belliqueuses des régimes militaires du passé. Ces régimes étaient en fait, au fil du temps, devenus des alliés objectifs de la cause sioniste. Hassan II, avant gardiste, avait dit à ce sujet que" La haine d'Israël et du juif est l'aphrodisiaque le plus puissant du monde arabo-musulman"
Les monarchies du Golfe, longtemps porteuses d’un discours modéré et favorable au dialogue, s’imposent désormais comme des modèles régionaux de stabilité et de coopération avec l’Occident, mais également avec les puissances d’Asie.
Le rôle traditionnel d’Israël comme pivot des intérêts occidentaux au Moyen-Orient semble s’effriter au profit d’une dynamique où les monarchies du Golfe prennent le devant de la scène. La multiplication des conflits et la perception d’un Israël de plus en plus isolé sur la scène internationale, ne serait qu’au niveau des populations, fragilisent sa position.
L’Europe, de son côté, même tergiversant, manifeste un durcissement de ton face aux actions israéliennes, notamment après les récents incidents en Cisjordanie où des diplomates avaient été la cible de tirs nourris de la part de l’armée de l’état hébreux. Ce changement d’attitude ne peut que renforcer la légitimité des monarchies du Golfe comme partenaires fiables pour l’Occident car désormais garant de la stabilité et du calme dans la région.
L’organisation récente d’une conférence mondiale sur la question palestinienne au Maroc, signataire des Accords d’Abraham, coprésidée par la Hollande, illustre cette nouvelle dynamique. Le Maroc faut-il le souligner encore une fois est un allié stratégique des monarchies du golfe auxquelles il est lié par de multiples accords, allant jusqu’à la défense. Les propos du ministre des Affaires étrangères marocain, Nacer Bourita, sont on ne peut plus clair quant à la nécessité de condamner tous les extrémismes, sous-entendu l’extrémisme du Hamas mais également celui des composantes du gouvernement actuel d’Israël. Ce discours symbolise l’espoir d’un renouveau politique dans la région insistant sur le respect du droit international et la solution unique possible, celle de deux états vivant côte à côte. C'est la position également de la France dont le président n’hésite plus à parler de reconnaissance de l’état palestinien, en faisant même un élément capital dans ses discussions là où il se rend dans ses multiples visites à l’étranger. Addicte au sang et à la violence, Netanyahu n’hésite même plus à accuser le Président Macron d’être en croisade contre l’état juif. Excusez du peu. Le leader israélien est touché dans le vif et n’a plus d’argument plausible sinon de s’abriter derrière sa définition propre de l’antisémitisme qu’il distribue un peu à tout le monde. Il faut dire que les vétos répétitifs des américains au Conseil de Sécurité, le conforte en quelques sortes dans son délire.
La réaction démesurée d’Israël suite aux attaques insensées du Hamas est devenue contreproductive pour l’état hébreu. Alors qu’il semble perdre son rôle de leader incontesté des intérêts occidentaux dans la région, les monarchies du Golfe apparaissent donc comme les nouveaux stabilisateurs et promoteurs de la paix au Moyen-Orient. Cette recomposition géopolitique pourrait bien redéfinir durablement l’équilibre des forces dans une région marquée par les conflits incessants. L’imbrication forte de l’économie américaines avec celle de ces pays, au vu des derniers investissements annoncés, va inscrire la situation naissante dans une perspective stable et sans doute durable. Les électeurs israéliens ont tout intérêt à le comprendre vite. Dès la prochaine échéance électorale ils devraient se débarrasser définitivement de ces illuminés qui n’ont que la mort à la bouche et l’extermination d’un peuple légitime comme objectif.
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John Bolton et sa tribune polémique contre le Maroc : une hostilité aux racines troubles
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John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis sous Donald Trump I, vient de commettre une tribune dans le Washington Times, particulièrement favorable à la thèse du Polisario et donc à la thèse algérienne. Le texte recycle des arguments déjà avancés par Bolton par le passé. Il défend notamment l’idée révolue du référendum d’autodétermination et accuse le Maroc d’entraver la mise en œuvre des résolutions onusiennes. La proposition de referendum qui avait été proposée par le Maroc à Nairobi faut il encore une fois le rappeler, est révolue et abandonnée par le Conseil de Sécurité depuis 2007; quant à accuser le Maroc d’entraver le process: c’est tous simplement faux au regard même des résolutions onusiennes depuis plus de 20 ans.
Bolton ment et il le sait. Il en est coutumier.
Comment ne pas penser qu’il y a là manifestement une tentative d’exister à nouveau pour cet oublié de l’histoire, une volonté de manipulation de l’opinion mais surtout l’intention de nuire en faisant plaisir aux ennemis du Royaume.
La position s’inscrit étrangement, sans étonner, dans la continuité de la rhétorique officielle de la junte militaire algérienne, principal soutien du Polisario. C’est un alignement manifeste et un rapprochement qui soulève des interrogations sur la probité de Bolton. Rappelons juste que Bolton avait été limogé brusquement par Donald Trump en 2019, officiellement pour divergences stratégiques, mais selon certains observateurs, aussi en raison de liens troubles.
Pour ce qui est de l’affaire qui concerne le Royaume, Bolton fréquente régulièrement Alger et collabore avec des lobbyistes algériens bien rémunérés, tels que David Keene, ancien président de la NRA, engagé à défendre la cause algérienne aux États-Unis. Cette proximité alimente les soupçons d’un rôle de relais pour les intérêts algériens, visant à influencer la politique américaine.
Pas de quoi être fière pour la junte militaire qui jubile. Elle est habituée à la contradiction et à une communication à l’emporte-pièce faisant du moindre détails une victoire. Bolton ne compte plus et n’impacte plus. Dans sa rhétorique Alger fait semblant d'ignorer que le même Bolton est pour l’utilisation de la force contre l’Iran, l’allié stratégique d’Alger. L’Iran que le président algérien va bientôt visiter… C’est aussi ce même Bolton qui a poussé au transfert de l’ambassade des USA de Tel-Aviv à Jérusalem…Drôle de soutien aux palestiniens que de prendre l'un de leurs ennemis pour référence.
L’article de Bolton s’inscrit dans une continuité morbide Il tente sans scrupule ni gêne décrédibiliser la politique marocaine et son influence croissante sur la scène internationale, tout en défendant le séparatisme. Il fait fi du caractère terroriste du Polisario, s’opposant à tout un pan des républicains avec Joe Wilson en porte-parole. Ce dernier est dans la logique de faire voter très prochainement, une loi au congrès américain, qualifiant le Polisario d’organisation terroriste.
Tout paradoxalement l’offensive désespérée de Bolton intervient alors que le Maroc connaît des succès diplomatiques majeurs. Le Royaume a récemment encore renforcé ses liens avec plusieurs pays africains, le Kenya en est le dernier exemple. Grâce à son plan d’autonomie au Sahara, largement reconnu et soutenu par la communauté internationale, le Maroc récolte succès sur succès.
Le vote de la dernière résolution du Conseil de Sécurité sur la question, montre que même les pays qui naguère votaient par principe idéologique contre ce qui pouvait être favorable au Maroc, ne le font plus, bien au contraire. De plus, la fermeture du bureau du Front Polisario à Damas, illustre la montée en puissance du Maroc au Moyen-Orient. Ainsi l'unanimité est quasi atteinte en faveur du Maroc à la Ligue Arabe aujourd’hui à l’exception bien évidemment de la seule Algérie, parfaitement isolée voire neutralisée et affaiblie aux yeux de tous.
Au fond, la tribune de Bolton semble destinée à mettre un peu de baume sur les blessures d'Alger et des séparatistes, en perte de terrain face à l’affirmation marocaine.
Le plan d’autonomie proposé par Rabat est de plus en plus plébiscité sur la scène internationale, tandis que le Polisario voit son influence diminuer. Il devient inaudible et n'a plus d'autre échappatoire que de s'accrocher à quelques manifestations d'extrémistes sans poids ca et là. Cette prise de position apparaît donc comme un ultime sursaut d’un camp en recul. Faute de levier réel pour influer sur la politique américaine ou mondiale, Alger et les séparatistes se désaltèrent buvant les paroles de marginaux sans relief.
Pour mieux comprendre cette posture, il faut rappeler que John Bolton est une figure controversée de la politique américaine, connue pour ses positions ultra-conservatrices et une approche agressive en politique étrangère, souvent qualifiée de néoconservatrice. Son limogeage en 2019 fut marqué par des désaccords majeurs avec l’administration Trump, mais aussi par des soupçons de connexions douteuses avec certains cercles étrangers. Bolton est soupçonné de s'être impliqué dans plusieurs opérations controversées à l’international, y compris dans l’organisation de coups d’État, ce qui renforce l’image d’un homme aux méthodes brutales et aux convictions brutales très marquées.
En somme, la tribune récente de John Bolton dans le Washington Times illustre une hostilité tenace envers le Royaume d’un personnage croulant ; un pontife habité par une vision politique hors du temps. La posture du signataire de la tribune est déconnectée des évolutions géopolitiques actuelles. Elle a permis une fois de plus d’apprécier que Alger, par le biais de ses médias perroquets, est prête à s’accrocher à n’importe quelle bêtise, pourvu qu’elle épouse son narratif désuète. Elle ponctue surtout le recul irréversible du Polisario et le succès grandissant du Maroc sur la scène internationale.
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Le Kenya inaugure son ambassade à Rabat : un tournant diplomatique majeur en faveur du Maroc sur le Sahara occidental
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L’inauguration officielle de l’ambassade du Kenya à Rabat, par les ministres des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita et kényan Musalia Mudavadi, marque une étape historique dans les relations bilatérales entre les deux pays. Cette cérémonie, qui a coïncidé avec le 60e anniversaire des liens diplomatiques entre deux pays l'un à l'extrême Est et l'autre à l' extrême Ouest du continent noire, symbolise un renforcement significatif des échanges politiques, économiques et culturels, dans une quête de continuité continentale; mais et surtout elle marque un repositionnement stratégique du Kenya sur la question sensible du Sahara marocain.
Pour la première fois, le Kenya ouvre une ambassade au Maroc. Nairobi témoigne ainsi de sa ferme volonté de consolider ses relations avec Rabat. Plus important encore, le Kenya a officiellement reconnu dans la foulée, le plan d’autonomie marocain comme « la seule approche durable » pour résoudre le différend sur le Sahara occidental. Ce revirement marque un changement radical de la politique kenyane, puisque jusqu’à récemment, le Kenya entretenait de soi-disant relations avec la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD), soutenue à bout de bras et de plus en plus à bout de souffle par l’Algérie.
Sous la présidence de William Ruto, ce changement de cap diplomatique s’était concrétisé dès mars 2024, avec la nomination de Jessica Muthoni Gakinya comme première ambassadrice kényane à Rabat. Plusieurs mémorandums d’entente ont été signés depuis, couvrant des domaines clés tels que l’habitat, l’urbanisme, la jeunesse, le commerce et la formation diplomatique. La coopération entre les deux pays s'est ainsi bien renforcée.
Le repositionnement du Kenya quant à lui sur la question du Sahara, s’inscrit dans une tendance globale où le soutien à la cause marocaine s’accroît tandis que le Polisario perd chaque jours un peu plus de terrain sur la scène internationale. Plus de cinquante pays ont retiré leur reconnaissance à la RASD depuis la fin de la guerre froide, et aucun pays africain ne la reconnu depuis 2011, faut il le rappeler.
Parmi les évolutions récentes par ailleurs, la Syrie a officiellement fermé le bureau du Polisario à Damas, lors d’une visite conjointe maroco-syrienne préparant la réouverture de l’ambassade du Maroc en Syrie, fermée depuis 2011. Ce geste fort, marque de fait un éloignement stratégique de Damas de l’axe algéro-iranien et un rejet clair du soutien aux séparatistes sahraouis. C'est là un revers majeur, un autre, pour Alger, cette fois ci à l'échelle du monde arabe.
En Amérique latine, des pays clés comme la Bolivie, l’Équateur et le Panama ont également retiré leur reconnaissance de la RASD, adoptant des positions neutres ou favorables à une solution politique conforme aux résolutions de l’ONU et à la souveraineté marocaine. Ce basculement est d’autant plus significatif que cette région avait longtemps été un refuge pour la propagande séparatiste.
En Europe, la quasi-totalité des pays, dont la France, l’Espagne, l’Allemagne et plusieurs autres membres de l’Union européenne, soutiennent désormais explicitement le plan d’autonomie marocain comme base sérieuse pour une solution politique durable.
L'Algérie impuissante perd ainsi du terrain et de la notoriété par son obstination chronique, sur tous les continents et régions du monde.
Face donc à la dynamique internationale favorable au Maroc, l’Algérie persiste dans son soutien au Polisario, illustré par la récente réception par le président Abdelmadjid Tebboune du « nouvel ambassadeur sahraoui » Khatri Adouh. Pendant que Bourita et Mudavadi scellaient une amitié forte, l'effronté ambassadeur venu de Tindouf en Algérie lui, a vanté de prétendues « victoires diplomatiques » de la cause séparatiste, faisant fi de l’isolement grandissant irrécusable du Polisario.
D’ailleurs et Alger et son rejeton, le comble, vont jusqu’à faire semblant d’ignorer la résolution 2756 adoptée en octobre 2024 par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui reconnaît explicitement l’Algérie comme partie au différend et appelle au respect du cessez-le-feu et à une solution politique durable, soutenant explicitement la dynamique marocaine initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour qui sait lire.
Le Maroc en capitalisant sur ce contexte favorable multiplie les accords bilatéraux, notamment avec des pays africains stratégiques comme le Kenya d’ailleurs. La signature de cinq mémorandums d’entente lors de la visite de Musalia Mudavadi illustre une vision commune de coopération renforcée, fondée sur des liens historiques, culturels et économiques. L'Afrique montre ainsi son nouveau visage, marqué par le pragmatisme et la recherche d'intérêts mutuels.
L’ouverture de l’ambassade kényane à Rabat et le soutien officiel de Nairobi à l’intégrité territoriale du Maroc représentent une victoire diplomatique majeure pour le Royaume. Alger ne peut plus ignorer cette évolution sans risquer un isolement total encore plus ostensible sur le continent et dans le monde.
Comme pour remuer le coureau dans la plaie, la Cote d'Ivoire vient tout juste de réitérer sa position mettant encore une fois sur la touche le mouvement séparatiste et son sponsor.
Le Maroc consolide ainsi son leadership diplomatique et avance vers une résolution pacifique et durable du conflit artificiel du Sahara occidental. En face, patauge dans la scotomisation, un Polisario de plus en plus isolé, soutenu uniquement par une Algérie butée et peut être pas pour très longtemps encore par l’Afrique du Sud dont l'économie et le business s'imbriquent de plus en plus avec ceux du Royaume.
La communauté internationale elle, converge vers une reconnaissance croissante de la souveraineté marocaine et de son plan d’autonomie, portée par deux membres, non des moindres du Conseil de Sécurité et tant d'autres puissances économiques régionales.
Cette dynamique irréversible annonce une nouvelle ère dans la diplomatie africaine. Le prochain terrain de jeu étant surement l’Union Africaine qui dans un avenir proche n’aura ni gêne ni difficulté à expulser la RASD, un membre encombrant, sans intérêt, ne remplissant aucune condition pour faire partie d’une organisation internationale, sinon le sponsoring outrancier d’Alger, elle-même en perte notoire de vitesse.
Omar Hilal, représentant du Royaume à l’ONU, n’hésite plus à le rappeler à ses homologues algériens à chaque occasion, faisant de la communauté internationale le témoin de fait, de cette situation anachronique pour ne pas dire ridicule et qui ne peut plus durer.
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Le Kenya inaugure son ambassade à Rabat : un tournant diplomatique majeur en faveur du Maroc sur le Sahara occidental
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